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- Lutte ouvrière n°2642
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Leur société
Terminal de Roissy : ADP et Vinci coupables
Le tribunal de Bobigny a rendu son jugement dans l’affaire de l’effondrement, le 23 mai 2004, d’une partie du tout nouveau terminal 2 E de l’aéroport Charles-de-Gaulle à Roissy. Quinze ans plus tard, ce drame, où quatre personnes avaient péri et neuf autres avaient été blessées, a valu au groupe Aéroports de Paris (ADP) d’écoper de la peine maximale prévue par la loi : 225 000 euros d’amende.
Ce n’est pas cher payé. Cela d’autant moins qu’ADP, leader mondial en matière de gestion d’aéroports, roule sur l’or et dégage des dividendes très élevés. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles le gouvernement, qui vient de faire voter une loi en ce sens, veut vendre au privé la grosse moitié du capital d’ADP qu’il détient. Ce sera une très bonne affaire pour l’acheteur de ce que la presse économique décrit comme un des plus beaux bijoux de famille de l’État !
Par ce qui peut sembler être une coïncidence, mais qui n’en est pas vraiment une, le groupe Vinci, qui est notamment numéro un mondial de la construction d’aéroports et tiendrait la corde pour récupérer la part de l’État dans ADP, se trouve épinglé dans le jugement de Bobigny. En la personne morale de GSM, une de ses filiales de construction, il a été condamné à de plus petites peines d’amende, avec deux autres sous-traitants d’ADP.
À l’époque des faits, divers témoignages avaient signalé des économies réalisées dans les études et la mise en œuvre de certains matériaux. Elles auraient été responsables de l’effondrement sur trente mètres de long de six arcs en béton, seulement onze mois après l’inauguration.
Un avocat des victimes, cité dans la presse, a estimé qu’en 2004 à Roissy, « l’humain a été sacrifié à l’économie ». C’est aussi grâce à de tels calculs que des sociétés comme ADP, Vinci et autres peuvent afficher une santé financière rayonnante.