Nouvelle-Zélande : un acte barbare dans un monde barbare20/03/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/03/2642.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Nouvelle-Zélande : un acte barbare dans un monde barbare

Vendredi 15 mars, Brenton Tarrant a tué au fusil d’assaut 50 personnes et en a blessé 39 autres, dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, visant ainsi spécifiquement des musulmans, hommes, femmes ou enfants.

Le tueur a diffusé en direct, caméra vissée au casque, l’ensemble du massacre sur Facebook. Une fois arrêté par la police, non seulement il n’a pas nié en être l’auteur, mais il l’a même revendiqué fièrement.

Originaire d’Australie, l’assassin avait choisi délibérément la Nouvelle-Zélande pour sa réputation de pays tranquille, peuplé de seulement cinq millions d’habitants. Il s’agissait de montrer, selon ses propos, « qu’aucun endroit au monde n’est épargné » par une prétendue invasion musulmane.

Dans les minutes précédant son acte, Tarrant avait mis en ligne un texte dans lequel il annonçait ce qu’il comptait faire et en expliquait les motivations. On y retrouve tout le galimatias qui sert d’idéologie aux apprentis fascistes d’hier et d’aujourd’hui, du racisme le plus stupide à la théorie délirante du « grand remplacement », le tout parsemé de références aux nazis et à leurs symboles, voire d’allusions bienveillantes envers Trump ou Le Pen. Et c’est sans compter les témoignages d’admiration pour Anders Breivik, ce militant d’extrême droite norvégien qui, en juillet 2011, tua plus de 70 participants d’un camp de la jeunesse du Parti travailliste. Tarrant y affirme s’être décidé à passer à l’acte après l’échec de Marine le Pen lors de la présidentielle de 2017.

Celle-ci a condamné l’attentat, et s’est démarquée du tueur. Cela n’empêche que ce dernier se rattache par mille liens à l’extrême droite dont elle est, avec d’autres, une des représentantes. La montée de l’extrême droite dans le monde, son arrivée au pouvoir dans plusieurs pays, ne peut qu’encourager les membres les plus déterminés, ou les plus délirants, de ses troupes à passer à l’action. D’autant que, par calcul électoral, bon nombre de gouvernements, en menant la chasse aux immigrés, alimentent ces courants politiques. Le gouvernement australien, pour ne citer que le pays dont est originaire le tueur, renvoie ainsi systématiquement les réfugiés dans des camps situés sur des îles à plus de 3 000 km de ses côtes.

Brenton Tarrant se sert des attentats commis en Europe en 2015 et 2016 pour expliquer le massacre qu’il a commis. Mais tout simplement, son terrorisme se place dans la continuité des guerres et des massacres que produit sans cesse le monde impérialiste.

Partager