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Leur société
Enseignement : “école de la confiance”, défiance
24 % des enseignants du premier degré étaient en grève mardi 19 mars contre la loi « pour une école de la confiance », les suppressions de postes et les fermetures de classes.
Le ministre de l’Éducation Blanquer n’a cessé de dire qu’il faisait beaucoup pour l’école primaire en restaurant deux niveaux (CP et CE1) à 12 élèves par classe. Cette mesure signifie effectivement une amélioration des conditions pour les enseignants et les élèves concernés, mais elle se fait au détriment des autres niveaux d’enseignement, le nombre de postes créés n’étant pas suffisant. Plus de 100 000 classes dépassent les 25 élèves et certaines, en maternelle, rassemblent jusqu’à 30 élèves.
La suppression massive de postes prévue d’ici 2021 par le gouvernement l’oblige à de nombreuses transformations. Ainsi il n’y aura plus un directeur dans chaque école. Elles seront regroupées et placées sous l’autorité du principal de collège du secteur, aidé d’un adjoint chargé du premier degré. Une partie des directeurs d’école bénéficiaient d’heures pendant lesquelles ils n’enseignaient pas, afin de pouvoir assurer le travail administratif ainsi que les relations avec les parents et les enseignants. Ce ne sont pas les principaux de collèges ou leur adjoint qui assureront ces tâches, mais Blanquer aura ainsi récupéré des heures d’enseignement.
D’autres mesures ont mis le personnel en colère, tel le financement des écoles maternelles privées par les collectivités, du fait de l’obligation de scolarisation dès trois ans, la mise en concurrence des écoles, la formation au rabais des enseignants… Le premier article du texte impose aux enseignants un droit de réserve sur leurs critiques contre l’institution scolaire, qualifiées de « dénigrement ». Le Parlement a aussi voté l’amendement proposé par la droite qui impose la présence dans les classes d’un drapeau ou d’un poster portant les couleurs de la France et de l’Europe ainsi que l’affichage des paroles de la Marseillaise. Les symboles cocardiers ne remplaceront pas pour les élèves l’apprentissage des savoirs fondamentaux.
Loin d’une école de confiance, c’est une école muselée et encadrée par moins d’enseignants et d’adultes que Blanquer met en place.