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Leur société
Climat : la jeunesse manifeste
Les deux manifestations sur le climat qui ont eu lieu les 15 et 16 mars ont été des succès, notamment celle du vendredi 15 mars où des dizaines de milliers de collégiens, de lycéens et d’étudiants ont fait grève pour emboîter le pas à la jeune Suédoise de 16 ans, Greta Thunberg, qui manifeste chaque vendredi devant le Parlement de son pays pour dénoncer l’inaction de son gouvernement face aux dangers de la crise climatique.
En France, plus de 200 manifestations ont eu lieu rassemblant, d’après les organisateurs, 168 000 personnes, avec de 29 000 à 50 000 participants à Paris, 12 000 à Lyon, 10 000 à Nantes et encore 5 000 à Marseille. Cette manifestation du 15 mars répondait à un appel international et cela a sûrement contribué à son succès.
La crise climatique et les catastrophes écologiques et sociales qu’elle entraîne sont un défi pour l’humanité dans son ensemble. Or, si elle n’est absolument pas en situation de réagir collectivement, ce n’est pas à cause du prétendu individualisme des êtres humains rabâché par les médias, mais à cause de l’organisation sociale actuelle. Comment peut-on imaginer maîtriser collectivement l’activité économique dans une société où la règle est la concurrence permanente ? Comment avoir une réponse coordonnée à l’échelle de la planète dans un monde morcelé par les rivalités entre grandes puissances et gangréné par le nationalisme ?
Deux secrétaires d’État se sont invités à la manifestation de la jeunesse, Brune Poirson qui est à la Transition écologique et Gabriel Attal à l’Éducation. Mais pendant qu’ils se faisaient prendre en photo entourés de lycéens, les députés de leur parti à l’Assemblée nationale votaient une loi repoussant de 2022 à 2025 l’interdiction de fabrication du glyphosate, le Roundup de Monsanto, pesticide considéré comme cancérigène et destructeur de l’environnement. Entre, d’un côté, une poignée d’industriels qui veulent pouvoir continuer à faire du profit même si c’est en produisant un poison et, de l’autre, les dizaines de milliers de jeunes manifestants, le gouvernement choisit évidemment les premiers.
Ce n’est encore là qu’un tout petit aspect de la contradiction profonde entre l’ampleur des problèmes climatiques et la manière dont les États y font face. Car il en va de la catastrophe climatique comme de toutes les catastrophes économiques, sociales et humanitaires auxquelles l’humanité est confrontée : la société capitaliste est incapable d’y faire face.
Tant que le profit capitaliste dominera l’activité humaine, c’est la devise de la bourgeoisie qui s’imposera : « Après moi, le déluge ». Des manifestants ont scandé « Changer le système, pas le climat ». C’est bien par là qu’il faut attaquer le problème.