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- Lutte ouvrière n°2627
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Dans les entreprises
Park Hyatt – Paris : après 72 jours, la grève continue
En grève depuis le 25 septembre, les salariés du Park Hyatt Paris Vendôme ont voté majoritairement la poursuite du mouvement jusqu’au 21 décembre, date de la prochaine négociation.
Ce sont majoritairement des salariés de la société sous-traitante STN qui mènent la grève. Ils exigent leur intégration dans le personnel de l’hôtel et ont été rejoints par une dizaine de salariés de celui-ci, qui revendiquent une augmentation de salaires de 3 euros de l’heure.
Vendredi 30 novembre, lors de la dernière séance de négociation, les propositions de la direction étaient très floues et ne répondaient en rien aux attentes des grévistes. À la demande d’intégration, la direction oppose toujours un refus catégorique, alors que ce palace est le seul de Paris à avoir recours à la sous-traitance pour le nettoyage des chambres. Concernant l’augmentation des salaires de Hyatt, particulièrement bas dans ce palace, la direction ne s’engage à rien et renvoie la question à des études ultérieures.
Les salariés ont également demandé la garantie de garder des délégués de proximité. Leurs délégués risquent en effet de ne pas être renouvelés, avec les ordonnances Macron qui laissent au bon vouloir des directions d’entreprise la représentation syndicale des sous-traitants. La société STN s’est engagée à les maintenir jusqu’en décembre 2019.
Lors de la grève, les salariés ont ajouté la revendication du départ de la gouvernante générale. Outre son harcèlement permanent du personnel, elle était venue sur le piquet de grève pour donner à l’huissier les noms des grévistes présents. La direction se réfugie hypocritement derrière son appartenance à la société sous-traitante pour refuser.
La grève a ainsi été émaillée d’une série de manœuvres d’intimidation. Des vigiles ont frappé les grévistes, la police est intervenue à maintes reprises. Une nouvelle intervention policière a eu lieu dans la semaine, cette fois suite à une plainte du comité Vendôme. Ce comité, créé en 1936, réunit la bourgeoisie des hôtels de luxe et des bijouteries et financiers du quartier, qui craignent pour leur chiffre d’affaires à l’approche des fêtes. Ils protestent contre les nuisances sonores et le désordre créé par les grévistes !
Les policiers, qui voulaient s’emparer une nouvelle fois du matériel de sonorisation des grévistes, ont fait chou blanc face à la forte résistance du piquet, qui l’a évacué en douce. Ils ont juste pu récupérer quelques casseroles, drapeaux et une banderole.
La présence quotidienne devant l’entrée de l’hôtel d’une cinquantaine de grévistes scandant des slogans, chantant, dansant à longueur de journée, gêne bien tout ce beau monde. Les grévistes sont déterminés à maintenir la pression jusqu’aux fêtes de Noël.