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Leur société
Notre-Dame-des-Landes : le dialogue à coups de matraque
Le 9 avril, le gouvernement a envoyé 2 500 gendarmes évacuer la ZAD (zone à défendre) de Notre-Dame-des-Landes. Les affrontements avec les centaines de zadistes et personnes venues leur prêter main-forte ont déjà fait plusieurs blessés.
Le plus choquant, pour une grande partie des militants de la ZAD, semble avoir été la destruction d’une bergerie. Si les moutons et les ânes avaient été évacués, le bâtiment a été rasé. La préfecture avait pourtant déclaré qu’elle ne délogerait pas les « projets agricoles ». Édouard Philippe, invité sur une radio, s’était lui aussi fait rassurant, disant que les occupants illégaux qui avaient un projet agricole, puisque la vocation de ces terres doit être agricole, avaient été invités à se manifester, à s’insérer dans les procédures normales. Et d’assurer que « ceux qui se placent dans ce cadre auront leur place dans le respect des procédures légales ».
« On a donné des consignes de retenue », a déclaré Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, et « la main reste tendue », a dit la préfète des Pays de la Loire. En fait, en guise de dialogue, les zadistes ont eu droit à la manière musclée : grenades lacrymogènes et coups de matraque.
Macron veut faire place nette, et vite, pour donner l’image d’un homme à poigne. L’envoi de ses forces de police contre des zadistes à la campagne donne une idée de ce qu’il serait prêt à faire contre les grévistes dans les usines.