La Poste – Gironde : les réorganisations, on n’en veut pas !11/04/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/04/LO2593.jpg.445x577_q85_box-0%2C14%2C300%2C403_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste – Gironde : les réorganisations, on n’en veut pas !

En Gironde, des dizaines de facteurs étaient toujours en grève le 10 avril.

Ils luttent depuis plus de quatre semaines contre des réorganisations qui vont notamment se traduire par la réduction de moitié du nombre de facteurs et qui vont fortement dégrader les conditions de travail, avec des journées plus longues et passées en permanence à l’extérieur, six jours sur sept.

Le 6 avril, les facteurs en grève ont réussi à coincer à Fondaudège le PDG de La Poste, Wahl, en goguette sur Bordeaux en compagnie de Dorge, ancien DRH de PSA, à la réputation d’un cost-killer tueur de coûts et recruté par La Poste pour y appliquer les mêmes méthodes. Ces deux pontes pensaient pourtant avoir organisé leur descente dans la ville le plus discrètement possible. Mais ils ont oublié que des travailleurs, il y en a partout, et qu’ils sont très souvent solidaires de ceux qui luttent.

Surpris par les facteurs en grève, Wahl et Dorge ont dû balbutier quelques mots, manifestement plus à l’aise dans les salons en compagnie des huiles que face à ceux qui font le travail et les bénéfices de La Poste.

Sur le fond, pour la direction, rien n’a changé. Ses dernières propositions consistaient à dire aux facteurs que rien ne leur sera imposé, qu’ils auront le choix de refuser les nouveaux horaires. Sauf qu’en cas de refus ils seront mutés sur les bureaux où les réorganisations ne sont pas faites, s’il en reste, et à bien des kilomètres. Cela a été massivement rejeté par les assemblées générales de facteurs. La semaine a donc été marquée par le raidissement de la direction départementale de La Poste qui, voyant que ses manœuvres de division et de renvoi des négociations dans chaque bureau ne prenaient pas, a mis fin à toute discussion. La Poste espère ainsi tuer le mouvement. Cela prouve surtout son inquiétude car dans d’autres villes, comme à Marseille, la contestation monte.

Les 3 et 9 avril, les facteurs de Gironde en grève ont retrouvé les cheminots de la gare de Bordeaux, en grève eux aussi. Chaque jour, ils font des visites dans les bureaux du département. Ils en ont même fait une dans un bureau du Lot-et-Garonne. Leur perspective est maintenant celle du 12 avril. La grève en sera alors exactement à un mois. À cette occasion, SUD, CGT et FO appellent les facteurs à sortir de nouveau massivement, comme ils l’ont fait le 12 mars au niveau de tout le département. C’est d’ailleurs à l’échelle du pays qu’il faudrait s’opposer à la politique de La Poste et aux suppressions d’emplois qu’elle impose.

Depuis des années, lle en supprime des milliers en faisant passer ses mauvais coups bureau par bureau, centre par centre. Et les fédérations syndicales comme les dirigeants des syndicats départementaux ont accepté le cadre fixé par la direction en négociant au niveau du bureau, là où le rapport de force est forcément plus défavorable. La grève des facteurs de Gironde a au moins comme ailleurs ce mérite de montrer à tous que, chez les facteurs, s’opposer tous ensemble aux mauvais coups de La Poste est non seulement nécessaire mais possible.

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