CHU - Rouen : face au show présidentiel11/04/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/04/LO2593.jpg.445x577_q85_box-0%2C14%2C300%2C403_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHU - Rouen : face au show présidentiel

En tournée de promotion, prétextant la Semaine de l’autisme, Macron était jeudi 5 avril au CHU de Rouen en compagnie de la ministre de la Santé, Buzyn.

Plusieurs centaines de manifestants avaient préparé un comité d’accueil au président. Parmi eux se trouvaient, en plus du personnel du CHU, une grosse délégation de l’hôpital psychiatrique du Rouvray, en grève depuis plus de 15 jours. Sur leur site, les patients s’entassent dans les couloirs et les chambres, sur des lits de camp et des fauteuils, par manque de place. Il y avait aussi des étudiants mobilisés contre la sélection et des délégations d’entreprises de la région.

Le ministère de l’Intérieur n’avait pas lésiné sur les moyens. Un imposant dispositif policier bloquait les manifestants. À l’intérieur du service dans lequel Macron est passé, la direction avait mis les moyens pour tout briquer, avait changé les néons, acheté des chaises et des paillassons, nettoyé les vitres et arraché les autocollants. Pourtant, d’habitude, le sous-effectif est constant ; il est difficile de poser ses vacances et pas rare de devoir couper ses congés d’été en deux ; et il faut des semaines pour réparer le moindre néon.

Macron a pu éviter les manifestants grâce à l’abondance d’effectifs policiers, mais il n’a pas pu échapper au personnel du CHU. Des aides-soignantes, dont l’une qui avait déjà refusé de lui serrer la main, ont réussi à lui dire tout le mal qu’elles pensaient de sa politique au moment de sa pose selfies. « Il faut des moyens pour la santé ! On n’en peut plus des restrictions de budget. Pourquoi vous ne venez pas dans les services où il faut des lits et du personnel ? », lui ont dit deux aides-soignantes.

S’adressant à elles comme si elles n’étaient pas au courant de la situation à l’hôpital, Macron a répondu qu’il n’y avait pas d’argent magique et qu’elles devraient respecter la cause de l’autisme. Elles lui ont répondu qu’elles se levaient tous les jours à 5 heures du matin, elles, pour ces patients.

L’altercation a immédiatement fait le tour de l’hôpital et d’ailleurs. Et ça a plu à tout le monde de voir Macron se faire moucher.

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