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Dans le monde
Réfugiés : enfermés dans les pays pauvres
Les six pays les plus riches du monde accueillent moins de 9 % des réfugiés, et laissent d’autres, plus pauvres, assumer l’essentiel de cette tâche. Un rapport de l’organisation non gouvernementale Oxfam, basé sur les chiffres de l’agence de l’ONU chargée des réfugiés, dénonce ce fait, et apporte ainsi un cinglant démenti à tous les hommes politiques qui excitent la peur de l’immigration.
Au total, plus de 65 millions de personnes ont été chassées de chez elles par les violences et les conflits armés, un chiffre ne prenant pas en compte tous ceux qui fuient simplement la misère. 41 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont d’abord cherché refuge dans leur propre pays, plus ou moins loin de là où ils habitaient. C’est notamment le cas en République démocratique du Congo, en Irak, en Syrie, au Nigéria et au Soudan du Sud. Au Nigéria par exemple, les habitants des camps de déplacés, qui bordent le lac Tchad et comptent jusqu’à 24 000 personnes, doivent aujourd’hui affronter la famine, sans pour autant être à l’abri des raids de Boko Haram qu’ils fuyaient.
21 millions de personnes ont franchi les frontières durant leur fuite. Six pays voisins des zones de guerre accueillent aujourd’hui plus de la moitié d’entre eux. Il s’agit de la Jordanie, de la Turquie, des Territoires palestiniens occupés, du Pakistan, du Liban et de l’Afrique du Sud. Ces pays manquent de moyens matériels pour nourrir et loger toujours plus de réfugiés, qui deviennent une part importante de leur population. C’est pourtant là que les dirigeants des grandes puissances les bloquent, en hérissant de barbelés leurs propres frontières et en finançant les dirigeants locaux pour qu’ils les empêchent d’émigrer.
Ces dirigeants aiment répéter que leur pays ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Ils sont pourtant à l’origine de cette misère. Ils ont suscité les guerres que fuient les réfugiés et les alimentent en vendant des armes à tous les belligérants. Mais ils préfèrent en laisser la charge aux pays pauvres.