La Redoute : non aux horaires imposés20/07/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/07/2503.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Redoute : non aux horaires imposés

À la Redoute Martinoire, à Wattrelos, dans le Nord, la direction a décidé d’appliquer le nouvel « accord » d’entreprise, applicable début juin 2016, signé par la CGC et la CFDT après le plan social de 2014 qui a supprimé 1 200 emplois sur 2 400.

Ainsi les travailleurs de la Redoute ont perdu les jours fériés qui auparavant étaient chômés et payés.

Depuis déjà quatre semaines, pour la période des soldes, la direction a imposé des heures supplémentaires et des samedis obligatoires. Elle a poussé le bouchon encore plus loin, en obligeant à travailler le jour du 14 juillet, ce qui n’avait jamais eu lieu et en annonçant que le samedi 16 juillet serait travaillé.

À l’annonce du travail obligatoire le 14 juillet, alors que beaucoup avaient déjà fait des projets pour occuper leur journée loin de la Redoute, le mécontentement a monté brusquement. Et ce n’est pas le fait d’être payé double ce jour-là qui représentait une compensation. Alors, l’idée s’est imposée de faire un débrayage la veille du 14 juillet, à 10 heures du matin. Une assemblée générale animée de 80 salariés a dénoncé cette folie d’obliger des travailleurs à faire des semaines interminables pour envoyer des colis qui ne contiennent rien de vital pour les clients.

Avant cette AG, un défilé avait parcouru les ateliers, autour d’une chanson-slogan que certaines avaient préparée avant l’AG : « Ils veulent nous faire bosser, Même les jours fériés, Les samedis imposés, On est archi-crevés, Ça va péter… »

Les nombreux intérimaires faisaient des signes de sympathie, levaient le pouce et même parfois levaient le poing (en cachette de la hiérarchie). Et pendant deux heures, le ras-le-bol s’est exprimé. Il fallait voir la tête de certains chefs qui ne s’attendaient pas à nous voir réagir de cette manière.

Un rendez-vous a été pris pour le lendemain, 14 juillet, où une trentaine de travailleurs a participé à un autre débrayage. D’autres avaient décidé de faire grève toute la journée.

Ceux qui ont participé à ces débrayages sont ravis d’avoir montré leur ras-le-bol et cela d’autant plus que la direction a fini par annoncer qu’elle renonçait au samedi imposé le 16 juillet.

Le déménagement dans la nouvelle usine, appelée le Quai 30, est imminent. Dans ce cube de tôle inhospitalier et sans fenêtre, la productivité devrait atteindre des records : les colis seraient préparés en deux heures. Dans ce nouveau site, la direction prévoit de supprimer les pauses actuelles et d’allonger le temps de travail au poste. Alors, ces débrayages sont de bon augure et beaucoup sont conscients qu’il fallait démontrer qu’ils n’ont pas l’intention de se laisser faire au Quai 30.

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