États-Unis : cercle vicieux de violence20/07/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/07/2503.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : cercle vicieux de violence

L’article suivant est la traduction d’un article paru le 18 juillet dans le bimensuel trotskiste américain The Spark.

« Acte terroriste », c’est ainsi que la police a qualifié l’assassinat de policiers à Dallas puis à Baton Rouge.

C’en est peut-être un. Mais si c’est le cas, il n’est certainement pas surprenant que des individus isolés en viennent à attaquer la police. Une guerre ouverte s’est poursuivie dans les grandes villes, opposant les policiers à des gens, de jeunes hommes pour la plupart, et noirs le plus souvent mais pas toujours. Ce ne sont pas les policiers qui y comptent le plus de blessés ou de morts. Pour chacun des agents de police tués cette année, on compte des dizaines de civils tués par la police.

Alors il est possible que certains aient décidé de tuer des policiers en représailles, ou comme avertissement, ou dans l’espoir d’arrêter les tueries.

Si c’est le cas, ils se trompaient on ne peut plus lourdement. La population noire sait de longue date que les actions individuelles ne peuvent faire reculer l’oppression – seule la force de la population mobilisée de manière organisée en est capable.

La question des assassinats par la police n’a pas pour point de départ la police elle-même, bien que certains policiers soient si brutaux, racistes, ou les deux qu’ils amplifient le problème.

Elle commence avec une société qui, des décennies durant, a privé des générations de jeunes de la possibilité d’avoir un jour un travail, et l’éducation qui leur rendrait des métiers accessibles. Cette société a transformé des parties importantes des grandes villes en terrains vagues. Les centres de loisirs, où les jeunes pouvaient s’éveiller, ont été fermés. Les parcs ont été fermés et leurs équipements retirés ou non remplacés, afin de détourner les fonds publics vers des intérêts privés. Les écoles ont été cédées à des entreprises privées à but lucratif. De larges pans des villes moyennes et grandes ont été dévastés par des banques qui ont enchaîné une arnaque aux prêts immobiliers après l’autre.

De l’argent pour les emplois, pour la formation ? Non, la société capitaliste a préféré utiliser l’argent public pour les prisons. Au lieu d’écoles, les dirigeants de cette société ont construit des prisons. Au lieu de formation professionnelle, ils ont offert une formation au crime. Des millions de jeunes ont ainsi subi le régime carcéral.

Est-il étonnant que beaucoup en soient enragés, désespérés ?

Telle est la situation que les dirigeants de la société confient aux policiers, quand ils leur demandent de maintenir l’ordre dans cette société chaotique. Est-il surprenant qu’ils finissent parfois par tirer ?

Quiconque pense que nous assistons à la fin de la violence fait un vœu pieux.

La société capitaliste est fondée sur la violence. La violence se poursuivra jusqu’à ce que cette société soit renversée et supplantée par une autre, plus humaine, que les travailleurs construiront.

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