Cette taxe sera indexée sur la teneur en CO2 des carburants et des combustibles fossiles. L'essence, le gazole, le fioul domestique ou encore le gaz naturel vont donc voir leur prix augmenter. Sauf changement d'ici là, la taxe entrera en vigueur en 2014. Selon le gouvernement, elle ne sera répercutée sur les prix qu'en 2015, et devrait rapporter à l'État 2,5 milliards d'euros cette année-là et 4 milliards en 2016.

Les classes populaires qui utilisent leur voiture ou chauffent leur logement au fioul vont voir la facture s'alourdir. Mais les entreprises de transport ou de pêche, elles, en seront exonérées. En plus, le produit de cette taxe est destiné en partie à financer le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (Cice), c'est-à-dire les exonérations de charges offertes par le gouvernement au patronat. Une fois encore, le gouvernement prend dans les poches des travailleurs pour subventionner le patronat, moyen ou grand.

Ayrault a précisé que la taxe carbone ne sera pas trop douloureuse, car elle sera compensée par des exonérations fiscales pour les travaux d'isolation thermique. Le conseil du Premier ministre est donc de payer l'essence plus cher, et de faire des économies... en posant du double vitrage. Sauf que tout le monde n'a pas les moyens de financer de tels travaux. Qu'importe, ceux qui ne peuvent pas consacrer une part de leur revenu pour améliorer l'isolation passeront quand même à la caisse par l'intermédiaire de la nouvelle taxe.