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Mali : C'est réglé pour Hollande, pas pour les Maliens
Aujourd'hui comme hier, François Hollande entend bien que le Mali reste une chasse gardée de l'impérialisme français.
Le nouveau président malien présente à cet égard toutes les garanties. Il a été le Premier ministre du pays de 1994 à 2000, et son gouvernement s'est illustré en réprimant le mouvement de contestation des étudiants et en envoyant de nombreux opposants en prison. Ni la pauvreté, ni la corruption n'avaient alors diminué. Depuis, Ibrahim Boubacar Keïta n'a jamais été très loin de la gamelle gouvernementale et a largement participé à l'effondrement de l'État malien rongé par la corruption.
François Hollande n'a pas manqué de saluer le succès de l'intervention militaire de l'armée française. Certes, les groupes djihadistes n'exercent plus leur terreur à Gao, Tombouctou et Kidal, mais le simple fait que des soldats français soient obligés de rester suffit à montrer qu'ils n'ont pas entièrement disparu. Du côté des mouvements touareg, rien n'est réglé. Ils réclament toujours une certaine autonomie pour leur région, alors que le nouveau président n'a parlé jusque-là que de décentralisation. Des affrontements qui ont fait plusieurs morts ont même eu lieu entre les combattants de ces mouvements et les soldats maliens, et ce malgré le cessez-le feu signé à Ouagadougou en juin dernier.
Quant à l'armée malienne, qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré et dont les hauts gradés figurent parmi les principaux bénéficiaires de la corruption généralisée, elle n'a certainement pas l'intention de renoncer à ses privilèges et petites affaires, ni sans doute à tirer vengeance des Touareg qui l'ont humiliée. Aux yeux de François Hollande, tout cela ne ternit pas la réussite de l'opération militaire de la France. Pour lui, la seule chose qui compte vraiment est que le Mali redevienne un État stable... et exploitable.