Le succès a été total, le lycée n'a pas fonctionné ce jour-là. Et, surtout, la situation des trois surveillantes s'est très vite arrangée sous la pression de la grève. Elle dépendait du fait qu'étant étrangères, le rectorat et l'établissement mettaient fin à leur contrat à l'expiration de leur titre de séjour, en septembre pour l'une d'elles, courant octobre pour les deux autres. Et pour obtenir un nouveau contrat, elles devaient présenter un nouveau titre de séjour, lui-même conditionné par une inscription en faculté, et justifier de ressources personnelles. Pas de titre de séjour, pas de travail. Pas de travail, pas de salaire, donc pas de titre de séjour. Une chaîne de conditions infondée et sans fin, bien connue des travailleurs étrangers. Nos collègues risquaient de plus de devoir quitter le territoire.

À l'issue de la journée de grève qui a eu lieu le jour d'une grève départementale des enseignants de Seine-Saint-Denis, chacun a pu mesurer que ce qui était impossible la veille devenait possible grâce à la solidarité et à l'action collective. Une surveillante a eu un justificatif de sa préfecture et un nouveau contrat dès le lendemain, les deux autres ont eu des assurances de leur préfecture. Une leçon à ne pas oublier.