Loi Florange : À l'image de la politique de Hollande26/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2356.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loi Florange : À l'image de la politique de Hollande

« Quand une firme ne veut plus d'une unité de production, mais ne veut pas la céder, nous lui en ferons obligation, pour qu'un repreneur puisse reprendre l'activité », avait déclaré Hollande sur le toit d'une camionnette à la porte d'ArcelorMittal à Florange le 24 février 2012. C'était peu de temps avant son élection à la présidence de la République.

La « loi Florange », issue de cette promesse, est actuellement en débat au Parlement, où elle sera votée le 1er octobre. Bien avant sa présentation, elle a été vidée de son contenu. Plus question d'obligation de céder un site, le projet de loi prévoit juste l'obligation de rechercher un repreneur. La belle affaire !

Le juge pourra ensuite condamner éventuellement l'entreprise, si celle-ci refuse le repreneur sans raison « légitime », ce qui sera sujet à interprétation, c'est-à-dire à de longues plaidoiries juridiques. Et si condamnations il y a, elles seront fort modestes, fixées pour l'instant à un montant maximal de vingt fois le smic par emploi supprimé, soit 28 600 euros, au profit « des territoires et des filières concernés ». En clair, l'argent de ces éventuelles condamnations reviendra au patronat, soit directement, soit par le biais des aides multiples versées par les collectivités locales, et aucunement aux travailleurs victimes de licenciement.

Le vide de toute cette politique a été démontré à Florange quand les hauts-fourneaux ont été définitivement éteints par Mittal, après une comédie de reprise orchestrée par Montebourg, dans le rôle de bonimenteur public.

La montagne a donc accouché d'une souris et ce n'est pas pour surprendre, tant il est évident que Hollande et son gouvernement ne feraient rien qui puisse contraindre, ne serait-ce qu'un tout petit peu, le patronat. Et l'on a donc assisté à un remake de la politique de Sarkozy quand, le 4 février 2008, celui-ci affirmait que l'État investirait, avec Mittal ou avec un repreneur, pour que l'usine de Gandrange reste ouverte. Depuis, l'aciérie a fermé, tout comme Florange un peu plus tard.

Les seules garanties que les sidérurgistes aient jamais obtenues l'ont été quand ils ont fait peur au patronat et au gouvernement. Après les émeutes de Longwy et Denain en 1979, ils obtinrent des dispenses d'activité à 50 ans et des conditions moins mauvaises de départ. Certes, ils ne sont pas parvenus à sauver les emplois. Pour cela, pour imposer l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous les sites, il faudra des luttes bien plus générales.

Mais mieux vaut compter sur cette perspective que sur des politiciens bourgeois, même de gauche, qui soutiennent les travailleurs comme la corde soutient le pendu.

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