Grèce : L'extrême droite assassine26/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2356.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : L'extrême droite assassine

Dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 septembre, Pavlos Fyssas, un musicien connu pour ses convictions antifascistes, a été tué par un membre du parti d'extrême droite Aube dorée. Ce meurtre a entraîné des manifestations importantes dans de nombreuses villes du pays, ce qui a poussé le gouvernement à déclarer qu'il ne tolérerait pas davantage « ces descendants des nazis » qui minent « les fondements du pays ».

Comme à son habitude, Aube dorée nie toute implication dans ce qui ressemble à une embuscade. Jusque-là, ses nervis s'en sont pris essentiellement aux immigrés, attaquant des individus isolés ou débarquant en commandos sur un marché athénien pour en chasser les vendeurs étrangers, tabassant, blessant grièvement et parfois tuant. Même si la violence de ces attaques n'emportait pas l'adhésion de la population, l'axe politique d'Aube dorée, « La Grèce aux Grecs », destiné aux victimes de la crise, aux chômeurs déboussolés, aux petits commerçants ou artisans ruinés, a eu un certain succès. Les sondages en témoignent, qui accordent à ce parti 13 % des intentions de vote, au lieu de 7 % en juin 2012, même si ce chiffre est à prendre avec précaution.

Cette fois-ci la victime est grecque et liée au courant d'extrême gauche, communiste. Les syndicalistes récemment attaqués par des nervis d'Aube dorée, alors qu'ils collaient des affiches dans une banlieue d'Athènes, étaient aussi communistes. Que l'assassinat de Pavlos Fyssas ait été programmé ou pas par la direction du parti ne change rien. Il révèle clairement ce qu'est un parti d'extrême droite, c'est-à-dire un outil pour mettre au pas la classe ouvrière, en commençant par les plus vulnérables, les immigrés, en s'en prenant ensuite aux militants syndicalistes, communistes, à tous ceux qui refusent de se laisser exploiter sans rien dire, enfin en cherchant à se montrer efficace aux yeux de la bourgeoisie pour écraser l'ensemble des travailleurs.

Cet assassinat a eu lieu au moment où des milliers d'employés de l'État étaient descendus dans la rue pour protester contre les licenciements massifs dans la fonction publique. Les slogans contre le chômage, contre les économies aux dépens de la population se sont mêlés aux slogans qui dénonçaient ce meurtre. Et à juste titre, car la politique de l'extrême droite représente un danger mortel pour la classe ouvrière.

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