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Dans les entreprises
My Ferry Link : Les limites d'une Scop
L'idée de la Scop a été reprise par les travailleurs de Seafrance, quand, licenciés, ils ont été acculés à se défendre seuls. Aujourd'hui, à l'usine de Calais, Calaire Chimie, sur qui pèse la menace de liquidation judiciaire, cette idée de Scop est à nouveau dans l'air. L'avocat qui représente les salariés a déclaré : « La Scop, c'est Jean Jaurès, c'est le pouvoir rendu aux salariés. »
En 1896, Jaurès avait été le conseiller de la Verrerie ouvrière d'Albi constituée en coopérative ouvrière. D'autres coopératives ont vu le jour depuis, dont celle lancée il y a quarante ans par les ouvriers de Lip qui tentèrent de maintenir leur entreprise en commercialisant leurs montres par les circuits militants.
Mais la coopérative ouvrière, pas plus celle d'hier que celle d'aujourd'hui, n'est « le pouvoir rendu aux salariés ». Certes, les travailleurs ont largement fait la démonstration qu'ils peuvent très bien faire fonctionner une entreprise sans verser des dividendes à des actionnaires. Mais la Scop reste soumise aux lois du marché capitaliste et à la concurrence et donc peut être facilement coulée par les banques ou les concurrents si elle gêne.
Que des salariés, plutôt que d'être jetés à la rue, choisissent de reprendre l'entreprise en main pour tenter de garder leur emploi le plus longtemps possible, cela se comprend et on ne peut qu'être solidaire de leur choix.
Mais faire croire que dans un système où règne la concurrence la plus sauvage et où les gros broient les petits, les Scop sont « le pouvoir rendu aux salariés » est une tromperie.
La solution pour les travailleurs sera de prendre eux-mêmes la direction de l'économie en expropriant les capitalistes. Ce sera la seule véritable solution coopérative.