- Accueil
- Lutte ouvrière n°2345
- Le patronat siffle, Hollande s'exécute
Leur société
Le patronat siffle, Hollande s'exécute
Mercredi 3 juillet, devant un parterre de patrons, Pierre Gattaz a réclamé une baisse de 100 milliards en cinq ans des charges et impôts payés par les entreprises : 50 milliards sur les prélèvements obligatoires, et 50 milliards sur les cotisations sociales patronales, à transférer sur la TVA ou la CSG - c'est-à-dire les impôts payés par les travailleurs, les chômeurs, les retraités. Pour financer cette baisse de 100 milliards, Gattaz propose de prendre sur les budgets des services publics. Le gouvernement, qui prévoyait déjà 14 milliards d'euros d'économies en 2014, est donc prié d'en faire encore plus. Gattaz a également réclamé d'urgence une nouvelle modification du Code du travail, jugé « trop complexe ». Enfin, il est revenu à la charge sur la réforme des retraites, exigeant le relèvement à 63 ans de l'âge légal du départ en retraite, et l'allongement de la durée de cotisation à 43 annuités.
Le message a été reçu cinq sur cinq par le gouvernement de gauche. Déjà félicité la semaine dernière par Laurence Parisot, l'ex-présidente du Medef, pour avoir « compris les enjeux » de la réforme des retraites, François Hollande tient visiblement à entretenir les bonnes relations avec l'organisation patronale. Jeudi 4 juillet, au lendemain de l'élection de Pierre Gattaz, Hollande a reçu ce dernier en tête à tête à l'Élysée avant de le laisser rejoindre les ministres de l'Économie, du Budget et le Premier ministre, pour la concertation sur la réforme des retraites. Comme l'ont relevé certains commentateurs, c'est la première fois, en France, qu'un chef de l'État reçoit le dirigeant d'une organisation patronale aussi vite après son élection.
L'entretien avec Hollande s'est « passé courtoisement », Pierre Gattaz a même été décrit comme un homme « franc et souriant ». Quand un patron sourit, c'est qu'il est satisfait : merci Hollande !