GT Logistics est le sous-traitant qui en début d'année a repris l'activité de gestion des stocks des magasins du site. Herakles, comme toutes les grandes entreprises, a organisé la sous-traitance de nombreuses activités, afin de multiplier les profits, en remettant en cause au travers de la sous-traitance les salaires et les acquis des travailleurs. GT Logistics avait ainsi pris le marché de la gestion des stocks à son concurrent Onet, en étant, du point de vue de Herakles, moins cher. Onet n'avait alors gardé que le nettoyage des bureaux et des ateliers. Pour être moins cher, la direction de GT Logistics avait simplement remis en cause les acquis des 28 salariés du chantier, notamment pour tous les nouveaux embauchés qui perdaient le paiement des jours de carence en cas de maladie, la prime de panier pour une partie d'entre eux et le treizième mois.

Mais c'était sans compter sur la combativité des travailleurs qui se sont tous, sauf un chef, mis en grève le mercredi 3 juillet. Le lendemain, une dizaine de travailleurs du chantier Onet ont même débrayé une bonne partie de la matinée pour soutenir leurs camarades. Il est vrai que beaucoup se connaissent depuis vingt ou trente ans, et cela crée des liens plus forts que la division artificielle entre entreprises sous-traitantes mises en concurrence. Toute la fin de la semaine, un joyeux piquet de grève, qui a reçu le soutien des syndicats CGT et SUD de Herakles, a assuré l'ambiance aux portes de l'usine.

La direction de GT Logistics a d'abord fait du chantage, en laissant entendre que Herakles allait leur retirer le marché, chantage qui n'a pas fonctionné. Puis, devant la détermination des grévistes, elle a cédé sur les jours de carence aux nouveaux embauchés et sur la prime de panier pour tous. Quant au treizième mois, la direction a concédé 240 euros. Même s'ils n'ont pas complètement obtenu satisfaction, les grévistes sont fiers d'avoir fait plier non seulement leur patron, mais aussi celui de Herakles qui est le donneur d'ordres et le principal profiteur.