La plate-forme téléphonique de Noisy-le-Grand regroupe trois cents travailleurs chargés de répondre aux demandeurs d'emploi de toute l'Ile-de-France. Avec la hausse du chômage et de la précarité, la situation devient de plus en plus tendue, tant pour les salariés chargés de répondre au téléphone pour informer, inscrire ou indemniser, que pour les demandeurs d'emploi.

Et l'été, c'est encore pire : les embauches pour remplacer ceux d'entre nous qui sont en congés sont loin de suffire et, certains jours, nous ne sommes que cent vingt personnes pour répondre, alors que les appels se multiplient. Car l'été signifie la fin de nombreux contrats précaires, notamment dans la fonction publique, l'éducation ou les hôpitaux, sans parler des intérimaires dont les missions se terminent, comme ceux de l'usine PSA de Poissy, par exemple, qui commencent à téléphoner nombreux.

En début de mois, c'est encore plus dramatique : début août, lors d'une journée particulièrement chargée, nous avons dû laisser jusqu'à 1 200 demandeurs d'emploi en attente ! Et alors que nous étions restés une demi-heure de plus pour répondre à plus de demandeurs, le chef est venu nous faire remarquer que « le taux de décrochage » n'avait pas été bon ce jour-là !

D'un côté des travailleurs mis à la porte de plus en plus facilement, de l'autre ceux qui restent au boulot contraints de s'y crever : au Pôle emploi, nous sommes aux premières loges pour constater les ravages de la logique du capitalisme.