Montebourg : Ne pas déranger avant cinq ans...22/08/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/08/une2299.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Montebourg : Ne pas déranger avant cinq ans...

Pour Arnaud Montebourg, face à la vague de licenciements en cours, il est urgent d'attendre. « Pour redresser l'économie, l'industrie de notre pays, je réclame cinq années pleines », a-t-il déclaré ce week-end à la traditionnelle fête du PS de Saône-et-Loire. C'est tout ce qu'a à dire celui qui, sous l'étiquette pompeuse de « ministre du Redressement productif », est chargé des plans de suppressions d'emplois.

Pendant ce temps, les salariés des entreprises concernées se demandent ce qu'ils vont devenir, non pas dans cinq ans, non pas dans un an, mais dès la rentrée. Pour la plupart, les congés auront été placés sous le signe de l'angoisse. Ils risquent de perdre leurs moyens d'existence, de voir leur vie bouleversée et leurs projets anéantis. Et c'est à eux que Montebourg demande cinq ans de délai !

Et encore, cinq ans, pour quoi faire ? Pour convaincre les patrons « d'agir en capitaines d'industrie plutôt qu'en rentiers », dit-il. Des capitaines qui jettent par-dessus bord des milliers de salariés, c'est ce qu'ils sont déjà. Mais aussi pour demander aux syndicats de « prendre en compte l'état économique des entreprises ». Bref, patience, laissez-nous agir, faites le moins de vagues possible... et rendez-vous dans cinq ans.

Alors que de nouveaux plans de suppressions d'emplois seront sans aucun doute dévoilés bientôt, que le chômage ne cesse d'augmenter, de tels propos sonnent avant tout comme un aveu de complicité entre gouvernement et patronat. Montebourg, qui moulinait des bras avant les vacances en accusant par exemple la famille Peugeot de dissimuler la vérité, se calme maintenant et prône aux salariés les vertus de l'attentisme. Mais ces déplacements médiatiques et ces coups de gueule contrôlés ne peuvent guère faire illusion.

Face à de tels bonimenteurs, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour sauvegarder leur emploi. Une solution immédiate existe : l'interdiction pure et simple des licenciements collectifs. Et la classe ouvrière a la force de l'imposer.

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