Toute honte bue, le trust pharmaceutique Novartis va, mercredi 22 août, contester devant la Cour suprême indienne une décision de justice de 2009 qui permet à des industriels indiens de produire un générique de son médicament anticancéreux vedette, le Glivec.

Le trust veut le marché pour lui, ou plutôt la part de marché qui restera s'il arrive à ses fins. En effet, vu la différence de prix entre le produit et le générique, 21 000 euros par an et par malade pour le premier, 2 100 euros pour la copie conforme générique, soit dix fois moins, si Novartis l'emporte en justice, cela se traduira inévitablement par une baisse considérable du nombre de patients qui pourront bénéficier de ce traitement.

Avec des ventes qui dépassent trois milliards de dollars par an, le Glivec est ce que l'industrie pharmaceutique appelle un blockbuster. Ce nom, donné à un médicament qui génère plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires annuel, évoque, en anglais, l'idée d'une bombe qui fait le vide autour d'elle en rasant tout un quartier. Alors, la vie ou la mort de milliers de patients, ce n'est qu'une variable d'ajustement pour les actionnaires de Novartis !