Fralib-Unilever : Le grand patron frappe du poing sur la table22/08/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/08/une2299.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fralib-Unilever : Le grand patron frappe du poing sur la table

« Il n'est pas question de céder la marque Éléphant ou de sous-traiter des volumes. Si la France ne respecte pas ses lois, cela fera peser un risque sur les investissements en France. » C'est Paul Polman, le patron mondial du groupe anglo-néerlandais Unilever, qui menace ainsi.

Unilever est un mammouth de l'industrie, avec des dizaines de marques parmi les plus connues : Knorr, Amora, Planta, Magnum, Omo, Skip, Monsavon, Signal, etc. Un géant qui, en 2011, a réalisé un chiffre d'affaires de près de 50 milliards d'euros, engrangé 4,5 milliards de bénéfices et qui, pour le premier trimestre 2012, a pu verser des dividendes en hausse de 8 % à ses actionnaires. C'est dire que, pour ces derniers, tout va bien. Tout va bien parce qu'Unilever exploite, dans une centaine de pays à travers le monde, 167 000 travailleurs, dont il tire sa fortune et qu'il n'hésite pas à réduire au chômage si des sites se révèlent moins profitables aux yeux des actionnaires.

Oui, mais à Géménos près de Marseille, à Fralib, l'usine qui produit des thés et tisanes des marques Lipton et L'Eléphant, les travailleurs menacés d'être jetés à la rue, ne se laissent pas faire. Ils se battent depuis maintenant plus d'un an pour conserver leur emploi. L'inspection du travail a estimé que « la réalité du motif économique invoqué par l'employeur pour justifier la fermeture du site n'est pas établie » et aussi qu'il n'y avait pas « nécessité de procéder à des suppressions de postes ». On se souvient aussi que, campagne électorale oblige, le candidat Hollande s'était montré à un meeting de soutien aux salariés de Fralib en février dernier. Plus récemment, les machines à produire les sachets de thé et de tisanes ont été rachetées par la Communauté urbaine de Marseille, et les ouvriers espèrent reprendre l'activité sous forme de coopérative. Et pour cela, donc, ils demandent à Unilever la cession de la marque Éléphant et un contrat de sous-traitance. C'en est trop pour le PDG d'Unilever, un des gros représentants du capitalisme mondial. Alors, il frappe du poing sur la table, rappelle les règles du jeu de l'exploitation capitaliste et même menace, si ces règles ne sont pas respectées, d'intervenir pour empêcher les investissements de ses comparses en France.

Pas de doute, pour réellement les empêcher de nuire, il faudra vraiment les exproprier.

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