Aéroports de Roissy, agents de sûreté : Sous-traitants sous-traités, ça suffit22/08/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/08/une2299.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aéroports de Roissy, agents de sûreté : Sous-traitants sous-traités, ça suffit

À Roissy, comme dans tous les aéroports, bon nombre de tâches sont sous-traitées, ce qui permet à ADP et à ces sociétés sous-traitantes d'imposer à leurs salariés des conditions d'un autre âge.

Profil, par exemple, n'est pas seulement sous-traitant mais un sous-traitant puissance deux, puisqu'il est sous-traitant du sous-traitant ICTS (sûreté, contrôles des passagers et des avions). Le personnel, chargé de l'accueil des passagers, a un bel uniforme, oui, mais un seul... Aux salariés de se débrouiller s'il fait chaud, s'ils ont transpiré ou fait un accroc. Côté uniforme, ce n'est guère différent pour les agents d'escale intérimaires de City Service ou même d'Air France, qui doivent payer pour leur uniforme et son entretien.

Profil, contrairement aux autres sociétés, fait payer le badge indispensable pour travailler et les places de parking.

Chez d'autres sous-traitants, on nage dans l'illégalité : Sodaic ménage avion et Acna ménage avion font le même travail. Mais chez Acna, la prime sûreté est de 85 euros et chez Sodaic, elle n'est que de 30 euros en bons Carrefour, ce qui est interdit.

Comment venir à n'importe quelle heure dans ces zones mal desservies ? Avec le RER B, dès qu'il y a un incident, c'est la panique. Et même si le personnel n'y est pour rien, c'est lui qui prend, s'il arrive en retard. Beaucoup prennent donc leur voiture et se garent dans des parkings réservés, loin des terminaux. Au Terminal 2, certains commencent à 2 h 30 ou 3 h du matin. Les salariés doivent alors se garer sur un parking encore plus éloigné et prendre une navette qui fonctionne la nuit au ralenti. Il faut donc être là encore plus tôt.

Bref, sept mois après la grève des agents de sûreté qui a révélé au grand jour leurs conditions de travail déplorables, la situation n'a pas radicalement changé. Mais des choses apprises lors de la précédente grève subsistent, des liens de solidarité se sont tissés, les travailleurs ont vu comment se faire craindre. La leçon n'a pas été perdue.

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