Mardi 27 septembre, jour de la grève et des manifestations contre les suppressions de postes dans l'Éducation nationale, Sarkozy visitait une usine dans la région de Compiègne.

S'adressant parait-il aux ouvriers, il a eu le front d'opposer les travailleurs de l'Éducation nationale, dont les emplois seraient selon lui protégés, à ceux du secteur privé qu'il se ferait un devoir d'aider.

Deux mensonges grossiers dans la même phrase, cela fait beaucoup, même pour un spécialiste comme le président de la République. Les emplois dans la fonction publique ne sont pas protégés : rien que dans l'Éducation, cet arracheur de dents en aura supprimé 80 000 en cinq ans, auxquels il faut ajouter les dizaines de milliers d'emplois précaires, soumis au bon vouloir gouvernemental ou administratif.

Quant à protéger les emplois du secteur privé... Sarkozy parlait à quelques kilomètres de l'usine Continental de Clairoix, fermée d'un trait de plume par ses propriétaires, jetant plus de mille travailleurs à la rue, plus les ouvriers des entreprises sous-traitantes. Non seulement Sarkozy a laissé faire, mais son préfet, sa police et ses tribunaux ont tout fait pour mettre des bâtons dans les roues aux travailleurs qui se battaient pour leurs droits.

Des dizaines de milliers d'autres travailleurs de l'industrie sont menacés, de PSA, à Aulnay, à la raffinerie de l'étang de Berre, pour ne parler que des plus grosses entreprises et des événements les plus récents. On peut être sûr que, là aussi, si Sarkozy lève le petit doigt ce sera pour envoyer les gendarmes.

D'ailleurs, combien de gendarmes doit-il avoir autour de lui, comment l'auditoire doit-il être choisi et le périmètre autour de l'usine vidé d'opposants, pour que le président de la République puisse proférer de telles insanités en public ?