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- Lutte ouvrière n°2252
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Saint-Égrève (agglomération de Grenoble) : La mobilisation empêche qu'une famille se retrouve à la rue
Depuis de nombreux mois, la situation des demandeurs d'asile à Grenoble, comme dans de nombreuses villes en France, est devenue extrêmement précaire du fait du manque cruel de places dans les centres d'accueil pour demandeurs d'asile.
Aujourd'hui, la Préfecture de Grenoble a décidé de faire partir de leurs logements les familles en demande d'asile hébergées temporairement, qui sont en « procédure prioritaire », car originaires principalement de l'ex-Yougoslavie.
Ces logements, gérés par des associations, sont destinés à leur permettre d'attendre que leur demande d'asile soit instruite. Si cette demande est déboutée une première fois, ils ont la possibilité de faire un recours. C'est au terme de ce recours que leur demande d'asile peut être définitivement rejetée. Mais maintenant, la Préfecture n'attend même plus ce résultat du recours pour faire sortir les familles des logements et même émettre des OQTF (Obligations de quitter le territoire français).
Ainsi, le 15 septembre, une famille macédonienne de quatre enfants, tous scolarisés, a été sommée de rendre les clés du logement qu'elle occupe à Saint-Égrève, en banlieue de Grenoble. Cela signifiait quatre enfants à la rue dont la plus jeune de trois ans. Aussitôt, enseignants et parents d'élèves, avec l'aide de RESF, ont réagi, faisant signer des pétitions, interpellant les élus et plantant des tentes devant la mairie de la ville, pour demander la levée de l'OQTF et la mise à disposition d'un nouvel hébergement. Depuis, les tentes sont restées plantées, enseignants et parents d'élèves se sont relayés nuit et jour. Chaque jour, des gens du voisinage sont passés pour affirmer leur sympathie, proposer un soutien financier ou matériel, jusqu'à une boulangerie qui a offert une partie du petit déjeuner tous les matins.
Dans un premier temps, devant la mobilisation, la Préfecture, sans lever l'OQTF, a laissé entendre qu'elle ne serait pas appliquée dans l'immédiat. Quant à l'hébergement, malgré le refus du maire de la ville d'intervenir, expliquant que ce n'est pas de sa compétence, un logement a maintenant été trouvé dans une autre commune par l'intermédiaire d'une association. Les enfants vont pouvoir continuer à aller dans leurs écoles et collèges, bien qu'avec des allers-retours quotidiens beaucoup plus longs.
La mobilisation et la solidarité ont payé. Mais beaucoup reste à faire : la Préfecture est en train de mettre à la rue des dizaines de familles et plusieurs dizaines d'enfants, scolarisés, risquent de se retrouver à dormir dehors.