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- Lutte ouvrière n°2252
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Dans les entreprises
RER B -- Île-de-France - amiante : Le discours de la direction ne rassure personne
L'atelier de Massy traite les rames du RER B. Depuis quelques mois, plusieurs travailleurs ont eu des soupçons sur des poussières blanches, et en ont fait part à la maîtrise.
Mardi 13 septembre, après avoir une fois de plus découvert des poussières suspectes sur les boggies et dans les coffres sous caisse ils ont décidé d'interpeller les délégués syndicaux. Le syndicat CGT a déposé un droit d'alerte et la direction a annoncé la cessation du travail dans l'atelier principal. Ce droit d'alerte a couru une semaine, durant laquelle les analyses des poussières ont confirmé la présence d'amiante sur la rame contrôlée.
La direction a voulu faire reprendre le travail au plus vite dans un atelier annexe. Mais, arrivés là, les travailleurs se sont retrouvés sans outillage, et même sans leurs vêtements ni leurs serviettes restés dans les vestiaires.
Certains parmi les plus jeunes embauchés ont exprimé la méfiance qu'ils ressentaient désormais vis-à-vis des discours de la direction qui les avait laissés travailler alors que plusieurs signalements dangereux avaient été mentionnés. La direction informe par ailleurs bien peu. Par exemple, lorsque des balisages avec des rubans sont mis le long des rames suspectes, personne ne connaît la distance nécessaire pour ne pas être intoxiqué.
Les plus anciens rappelaient que cinq d'entre eux ont déjà contracté des maladies liées à l'amiante. Le secret prévaut aussi à propos des entreprises sous-traitantes. En réunion, des ouvriers ont demandé des comptes à la direction sur les conditions de travail des ouvriers d'ACC, une entreprise de Clermont-Ferrand où s'effectuent les rénovations.
Mercredi 21 septembre, suite aux résultats des mesures d'ambiance jugées satisfaisantes par l'inspection du travail, la direction a voulu faire reprendre le travail. Mais les analyses établies sur une moyenne de tout l'atelier ne rassuraient pas. La grève a donc été décidée puisque les garanties nécessaires n'avaient pas été obtenues.
Lundi 26 septembre, le travail a repris, mais les travailleurs restent vigilants. Ils se sont promis que la prochaine fois, dès qu'un soupçon apparaîtra, tous seront avertis, se réuniront et décideront d'une intervention collective. Et cela est d'autant plus important que la direction n'est pas ignorante de ces problèmes.
En janvier 1999, le tribunal d'Évry avait condamné la RATP (civilement responsable) et un chef d'établissement de l'atelier de Massy pour « mise en danger d'autrui par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence ». Visiblement, la direction n'a pas vraiment tenu compte de cette condamnation. L'amiante qui reste représente toujours un véritable danger : c'est irresponsable et cela peut être criminel.