Douze travailleurs des ciments Lafarge, ainsi que le maire de leur commune, ont entamé une grève de la faim depuis le 20 septembre pour protester contre la fermeture programmée de leur usine à Frangey, dans l'Yonne. Ils se sont installés devant le siège du groupe, à Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine. Lundi 26 septembre, ils ont été soutenus par des mouvements de grève et des manifestations dans d'autres usines du groupe.

La direction de Lafarge veut fermer l'an prochain cette usine qui emploie 74 salariés. Bien qu'elle ait assuré que la totalité seraient reclassés dans d'autres usines et qu'elle était même prête à prendre en charge pendant quinze ans les frais de logement des travailleurs contraints de déménager, ceux-ci ne veulent pas quitter la région, où ils ont toutes leurs relations. Mais surtout, rien ne garantit que Lafarge ne fermera pas, bien avant l'échéance de quinze ans, l'usine dans laquelle ils auront été mutés.

Lafarge justifie la fermeture du site de Frangey par une surcapacité des fours par rapport au marché national. Mais même si c'est le cas et si, à cause de la crise, l'entreprise est obligée de réduire sa production, elle a largement les moyens de payer les 74 salariés jusqu'à leur retraite : en 2010, le groupe a enregistré un chiffre d'affaires de 16,2 milliards d'euros et, pour les six premiers mois de 2011, ses bénéfices nets ont été de 260 millions.