Université de Pointe-à-Pitre - Guadeloupe - Une visite marquée par des violences policières23/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2221.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans le monde

Université de Pointe-à-Pitre - Guadeloupe - Une visite marquée par des violences policières

Le 17 février Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur, voulait faire une visite en catimini sur le campus de l'Université des Antilles et de la Guyane (UAG) à Pointe-à-Pitre. Avec ses invités triés sur le volet, elle comptait bien se faire applaudir devant les caméras.

Manque de chance, des enseignants et des étudiants l'attendaient avec une banderole proclamant : « Des moyens pour les bâtiments, non au massacre de l'enseignement supérieur ». Un important dispositif policier avait été convoqué pour l'occasion ; des policiers en civil, et même la BAC, sont violemment intervenus pour arracher la banderole et disperser les manifestants. Trois enseignants ont été blessés mais, suite à l'intervention de membres du personnel universitaire et d'étudiants, la banderole fut redéployée et la visite de Pécresse fut accompagnée du cri « Liberté d'expression ».

La ministre et sa suite durent alors modifier leur programme et se réfugier discrètement dans un amphi. Mais l'intervention brutale de la police a tellement choqué que Jacques Bangou, le maire de Pointe-à-Pitre, et Gabrielle Louis-Carabin, la députée-maire du Moule, ont refusé de continuer à participer à la« mascarade » de Pécresse, attitude dont ils se sont ensuite expliqués sur les ondes.

Quant aux problèmes de l'université, ils sont bien tels que ceux décrits sur la banderole. Le président de l'UAG lui-même a reconnu qu'il n'avait pas de crédits pour entretenir les locaux et n'était pas sûr de pouvoir payer, à partir de 2012, les sociétés chargées du nettoyage et des espaces verts. L'UAG risque également de pâtir gravement des orientations gouvernementales visant à réduire les engagements de l'État et à demander aux universités de faire appel aux donateurs privés pour compléter leur financement. Outre le fait que ceux-ci pourront imposer leur loi sur le type d'enseignement et mettre en péril sa qualité, l'UAG n'aura pas les mêmes possibilités que d'autres universités entourées d'un important tissu industriel. Du coup, les frais d'inscription, qui augmentent déjà depuis plusieurs années, risquent de flamber.

Pour envisager les suites à donner à cette violence policière et aux revendications, une assemblée générale du personnel universitaire et des étudiants était convoquée le mardi 22 février par plusieurs syndicats et organisations.

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