Neov - Saint-Doulchard (Cher) : L'usine rachetée, la moitié des travailleurs licenciés !23/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2221.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Neov - Saint-Doulchard (Cher) : L'usine rachetée, la moitié des travailleurs licenciés !

En un an, l'usine Neov (ex-Fermoba) de Saint-Doulchard, près de Bourges, une entreprise de menuiserie en PVC, va connaître sa deuxième vague de licenciements. En février 2010, 95 travailleurs sur 215 avaient été jetés à la rue. Au 1er mars prochain, ce sont 65 travailleurs sur les 126 restant en poste qui seront licenciés.

Après sa première mise en liquidation judiciaire, l'usine avait été reprise au début de 2010 par Verdoso, un de ces groupes spécialisés dans le rachat d'usines. Les ouvriers avaient dû se mettre en grève et manifester dans les rues de Bourges pour obtenir le paiement de leurs salaires. Une indemnité dérisoire de 500 euros avait été versée aux licenciés, alors que le groupe qui possédait l'entreprise avait touché, les années précédentes, de confortables subventions de l'État et de la Région.

La préfecture n'avait pas levé le petit doigt, alors que certains notables locaux se réjouissaient que le pire - la fermeture de l'usine - ait été évité.

La reprise par Verdoso était présentée comme une victoire et le groupe, qui n'en était pas à une promesse près, « s'engageait à maintenir le même niveau d'emploi durant les deux prochaines années ».

Aujourd'hui, « l'engagement » est oublié et ce sont donc 65 travailleurs qui vont, cette fois, faire les frais de la reprise de l'usine par le groupe Lorillard.

Racheter une usine à bas prix en exigeant que plus de la moitié du personnel soit licencié, voilà ce que le PDG du groupe repreneur vient de qualifier, dans la presse locale, de « belle opportunité pour nous ». Pour lui, sans aucun doute. Mais pour les travailleurs, ceux licenciés comme ceux qui restent, c'est l'incertitude totale sur leur avenir.

Le PDG de Lorillard promet bien de proposer des reclassements dans les régions de Chartres et de Paris. Mais les travailleurs savent ce que vaut ce genre de promesses. Sur les 90 licenciés de 2010, seuls six ouvriers auraient, à ce jour, retrouvé du travail et il n'est pas sûr que la cellule de reclassement qui avait alors été mise en place y soit pour quelque chose !

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