Hausse des tarifs du gaz : Le racket continue23/02/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/02/une-2221.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Hausse des tarifs du gaz : Le racket continue

Il faut croire que lorsque Trichet, le président de la Banque centrale européenne, a invité tout un chacun à ne pas augmenter les prix (et les salaires), son invitation n'a pas été entendue par les dirigeants de GDF-Suez, qui devraient augmenter les tarifs du gaz le 1er avril.

Déjà le prix du gaz n'a cessé de grimper depuis des années, permettant à GDF-Suez et à ses actionnaires de s'en mettre plein les coffres. Lors de la hausse précédente, la ministre de l'Économie Christine Lagarde avait invité à suspendre les augmentations jusqu'au 1er avril 2011. Mais ce 1er avril, on y arrive bientôt. Le journal Le Figaro prévoit une hausse comprise entre 4,8 % et 5,2 %, même si officiellement aucun chiffre n'est encore annoncé.

Pour justifier ces augmentations, c'est toujours la même rengaine : les prix du gaz sont indexés sur ceux du pétrole, qui atteignent des sommets en ce moment. Il est vrai que la spéculation se déchaîne sur le pétrole, mais en quoi la production de gaz des principaux fournisseurs de la France, c'est-à-dire la Norvège, la Russie et l'Algérie, serait-elle affectée par l'envolée des prix du baril de pétrole ?

Sans compter que le cours du gaz naturel sur le marché libre, poussé vers le bas par la production de gaz de schistes aux États-Unis, ne cesse de diminuer. En réalité, il faudrait vendre le gaz non pas plus cher, mais moins cher.

Pour tenir compte de la nouvelle donne, GDF-Suez a d'ailleurs entrepris de réviser ses contrats avec le norvégien Statoil, le russe Gazprom et l'algérien Sonatrach. Mais que disent ces contrats ? Mystère, au nom du secret commercial ! Mystère qui n'en est évidemment pas un pour les dirigeants des compagnies productrices, mais qui est de règle pour les consommateurs.

Les capitalistes font régner l'opacité la plus complète sur les tarifs des approvisionnements en gaz, pour pouvoir mieux rançonner les clients. Et le gouvernement, qui a accepté de brader GDF à Suez et qui supervise et accepte les tarifs, est le principal complice de ceux qui détroussent ainsi des millions de consommateurs.

Partager