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Leur société
Grandes manoeuvres dans le secteur pharmaceutique
Sanofi Aventis vient d'acheter l'entreprise américaine Genzyme, pour une somme comprise entre 20 et 24 milliards de dollars. Une partie des commentateurs prétendent y voir la possibilité de développer certains traitements sur lesquels travaillent des chercheurs de Genzyme, tel celui de la sclérose en plaques.
Le développement de tels traitements pourrait constituer une avancée considérable. Mais l'intérêt des malades est le dernier des soucis d'une multinationale comme Sanofi. Celui-ci a déjà abandonné dans le passé certaines recherches jugées non rentables, entre autres le traitement de la maladie du sommeil. Pour la direction de Sanofi, seuls comptent le bénéfice réalisé et le cours boursier de son action qui lui est en partie lié. Le rachat de Genzyme va lui permettre d'être plus présent dans le domaine, devenu très rentable, des maladies rares. Il est hors de question pour ce géant capitaliste de se lancer dans une recherche et de continuer à produire un traitement qui ne lui rapporterait pas ou pas assez. C'est dire aussi que ce traitement sera cher et que tous les malades risquent donc peut-être de ne pouvoir y accéder.
Dans cette transaction, plusieurs banques se partageront 125 millions de dollars pour leur activité de conseil : JPMorgan, Goldman Sachs, le Crédit Suisse. Les mêmes banques et d'autres - BNP Paribas et Société Générale - ont investi des milliards dans l'opération en prêtant de l'argent à Sanofi pour ce rachat. Les sommes en jeu, dans ce qui n'est qu'un épisode parmi d'autres de la bataille pour s'approprier des marchés, donnent une idée des réserves d'argent qu'ont accumulées ces différentes multinationales et qui échappent à tout usage rationnel et à tout contrôle de la part de la société.