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- Lutte ouvrière n°2221
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Dans le monde
France - Tunisie - Sarkozy a l'ambassadeur qu'il mérite
À peine nommé, Boris Boillon, le nouvel ambassadeur de France à Tunis, a donné le ton.
Au lieu du collier de jasmin et des youyous qu'il espérait peut-être, il a été accueilli par des questions de journalistes tunisiens sur Michèle Alliot-Marie, sa ministre, et les rapports déplacés de celle-ci avec des hommes du clan Ben Ali. Et ces questions l'ont visiblement sérieusement agacé... Sarkozyste sur le fond et dans la forme, il a vulgairement envoyé promener tout le monde, arrogance et mépris à l'appui, accusant les uns de tenter « de le faire tomber sur des trucs débiles », rétorquant aux autres : « Vous croyez que j'ai ce niveau-là ? », et tournant le dos à une dernière en lui lâchant, en arabe et grossièrement, « Assez ! »
Pourtant, en acceptant le poste, il acceptait aussi l'encombrant paquet-cadeau des relations entre ses amis et ceux du dictateur tunisien, et les questions étaient plus que légitimes ! Mais qu'attendre d'autre d'un ancien conseiller diplomatique (!) de Sarkozy qui, nommé ambassadeur en Irak en 2009, n'a vu dans ce pays ravagé par la guerre que « le marché du siècle : 600 milliards de dollars », soulignant le rôle positif de l'intervention militaire américaine.
Pour ce qui est de « prendre un nouvel élan, en s'appuyant sur une nouvelle ambition partagée », selon les mots du porte-parole du ministère des Affaires étrangères lors de la nomination de Boris Boillon, cela semble compromis. Suite à son attitude, près de 500 personnes manifestaient devant l'ambassade de France à Tunis, réclamant son départ et brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Casse-toi, pauvre Bouillon » ou encore « Dégagez, petit Sarko ! »
Ce champion de diplomatie s'était aussi répandu, il y a peu, en louanges concernant le dictateur libyen Khadafi, qui d'après lui avait « fait son autocritique » car « dans sa vie on fait tous des erreurs ». Peut-être l'habile Alliot-Marie pourra-t-elle envisager de le nommer ambassadeur... à Tripoli ?