À Alstom, il y en a quelques-uns qui profitent pleinement de la crise. Sur des bénéfices record de 1,22 milliard d'euros, des dividendes tout aussi record ont été versés aux actionnaires : 360 millions d'euros ont été distribués en 2010.

Il paraît que Ben Ali est parti, comme un voleur, avec plus d'une tonne d'or provenant de la Banque centrale de Tunis. Les actionnaires d'Alstom, eux, ont extorqué cette année l'équivalent de plus de 10 tonnes d'or au cours actuel du lingot à partir du travail des salariés du groupe !

Et pour quoi en faire ? Bouygues, par exemple, principal actionnaire d'Alstom, qui encaisse 120 millions, vient de s'offrir un énorme yacht, un palace flottant de 65 millions, et un jet très haut de gamme dont le prix catalogue est de 34 millions d'euros.

Voilà comment vivent les gens qui nous disent que c'est la crise, qu'on ne peut pas augmenter les salaires, qu'il faut supprimer des emplois, etc. Qui peut les croire ? Sûrement pas les travailleurs du groupe. Mercredi 26 janvier, alors que se tenait la première réunion des NAO (négociations annuelles obligatoires), des centaines de salariés du secteur Transport (ferroviaire) ont débrayé sur tous les sites de France pour exiger des augmentations dignes de ce nom. Et le 3 février, c'était le tour de ceux du secteur Power où, à Belfort, ils ont été 120 à envahir la salle des négociations.

La direction annonce 1,5 % d'augmentation générale, avec des petites variantes de plus ou moins 0,1 % suivant les secteurs, plus quelques dixièmes pour des augmentations individuelles. Pas de quoi mettre du beurre dans les épinards, mais assez pour faire monter la mayonnaise !