- Accueil
- Lutte ouvrière n°2205
- États-Unis : La défaite du camp démocrate
Dans le monde
États-Unis : La défaite du camp démocrate
Mardi 2 novembre, les électeurs ont élu l'ensemble des 435 membres de la Chambre des représentants (l'équivalent de nos députés), un tiers des sénateurs et deux tiers des gouverneurs des États. Si les Démocrates, le parti d'Obama, conservent une courte majorité au Sénat (à moins qu'elle ne soit remise en cause par des contestations), les Républicains gagnent plusieurs dizaines de sièges à la Chambre des représentants et y obtiennent une large majorité.
Cela signifie que l'opposition pourra contrecarrer les projets d'Obama, qui n'aura dès lors que son droit de veto pour écarter les propositions de loi du Congrès qui ne lui conviendront pas.
Une chose est sûre, la droite républicaine a repris des couleurs depuis sa déroute des élections de la mi-mandat il y a quatre ans et l'élimination de son candidat, McCain à la présidentielle de 2008.
Les militants de la droite républicaine les plus réactionnaires se sont investis dans le mouvement des Tea Parties (allusion à la Boston Tea Party de 1773, émeute annonçant la guerre d'indépendance des Américains contre la tutelle britannique). Les Républicains ont repris leurs thèmes habituels : dénonciation de l'État fédéral fort, des déficits publics et des impôts, auquel ils ont ajouté la récente réforme de l'assurance maladie qui, bien qu'elle fasse la part belle aux compagnies d'assurances et aux capitalistes du secteur de la santé, est dénoncé comme « socialiste » !
Mais ce qui a sans doute pesé lourd contre les Démocrates, c'est que leurs électeurs ne se sont pas mobilisés, permettant ainsi au Parti Républicain de capitaliser les déceptions, multiples, de la présidence Obama.
La guerre en Irak continue. Malgré le retrait annoncé, elle mobilise toujours 50 000 soldats américains. Elle s'est intensifiée en Afghanistan, où sont engagés 100 000 soldats, et menace de s'étendre au Pakistan.
Les banques, responsables de la crise financière de 2008, ont reçu des aides publiques massives, affichant maintenant des résultats insolents. Ces profits, c'est la population qui les paye par le déficit public. Les classes populaires subissent aussi l'explosion du chômage. Il représentait 4,6 % en 2006, il atteint 9,6 % aujourd'hui. Il y a deux ans, un million de familles avaient perdu leur maison. Deux millions de ménages les ont rejointes.
En poursuivant, comme au temps de l'administration Bush, une politique au service des grands groupes capitalistes et des nantis, les Démocrates se sont aliénés une partie de leurs soutiens populaires traditionnels. Et la politique des directions syndicales, soutiens habituels du Parti Démocrate, qui accompagne les mesures d'austérité imposées par le grand patronat, notamment dans le secteur automobile, n'incite pas les travailleurs à aller voter. Obama paye ainsi d'avoir déçu les aspirations des électeurs démocrates, et d'abord ceux des milieux les plus modestes.