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Dans les entreprises
Continental-Clairoix : Le comité de lutte remporte les élections professionnelles
Les votes pour les élections professionnelles à l'usine Continental-Clairoix ont été dépouillés le 27 octobre. La liste présentée par le comité de lutte frôle les 70 %.
Tout d'abord, s'il y a eu des élections professionnelles dans une usine qui est fermée depuis plus d'un an, c'est que les salariés ont vu leur contrat de travail prolongé jusqu'en 2012, comme l'accord imposé par les travailleurs le stipulait. Et donc à l'issue des mandats existants la direction devait organiser de nouvelles élections. Cela était d'autant plus nécessaire que les responsables de plusieurs syndicats, la CFTC, la CFDT, la CGC, s'étaient montrés sensibles aux avances de la direction ces deniers mois en vue de remettre en cause une partie des accords signés au terme de la mobilisation en juin 2009.
Le comité de lutte, approuvé par l'assemblée du personnel, avait décidé de constituer une liste propre comprenant des travailleurs venus de tous les syndicats et des non-syndiqués, mais présentés, comme la loi l'impose, sous étiquette syndicale, de la CGT et de FO. Mais l'enjeu de ces élections était d'avoir un score suffisant qui interdise à quiconque de signer dans la prochaine période un accord contraire aux intérêts des salariés, la loi se basant sur le résultat des élections au comité d'entreprise pour déterminer qui a droit de signer ou pas un accord avec son employeur.
Il y a eu plus de 80 % de votants dans le collège ouvrier. Mais même dans le collège maîtrise et technicien, le comité de lutte a emporté la majorité, et tous les sièges. Au total, tous collèges confondus, le comité de lutte réalise aux élections au CE 66 % des voix et cinq sièges au CE. La CFDT, qui avait deux élus, est totalement éliminée et recueille 7 % des voix, en perdant toute représentativité. La CFTC, elle, perd la moitié de ses voix avec 27 % et ne sauve qu'un élu. La campagne haineuse de la CGC dans le collège des cadres a abouti à ce que le quorum ne soit même pas atteint.
Certes il ne s'agit là que d'une victoire morale des travailleurs, car les problèmes et les remises en cause de la direction ne sont pas terminés pour autant. La preuve : la direction vient de décider de baisser de 5 % le montant des salaires versés, en faisant supporter aux travailleurs une partie des cotisations sociales, alors que les accords signés le lui interdisaient formellement. Et tout cela au moment où Continental vient d'annoncer un bénéfice de plus d'un milliard au premier semestre. Les patrons ne lâchent jamais, les travailleurs sont obligés de faire de même.