Lors du Comité central d'entreprise du 18 mai, la direction de Total a confirmé sa volonté d'arrêter le raffinage à Dunkerque, malgré les conclusions d'un cabinet d'experts estimant que celui-ci rapporte actuellement un profit de 45 dollars la tonne. Elle n'a même pas examiné un projet de conversion industriel mis au point par des cadres de la CGC. Elle a au contraire annoncé l'arrêt supplémentaire de l'unité de biocarburants et du projet Bio T Fuel qui devait générer quelques dizaines d'emplois. Sa politique est de diminuer les quantités raffinées en France et en Europe pour faire monter les prix et les profits, y compris en faisant pression sur les centrales d'achat des supermarchés.

Face aux travailleurs qui continuent la grève entamée depuis le 12 janvier, la direction a affiché son cynisme. Elle a prétendu qu'elle ne pouvait pas aider les travailleurs en dépression, parce que les syndicats avaient fait appel du jugement du tribunal qui n'ordonnait pas la reprise de la production à Dunkerque. Et le directeur du marketing s'est demandé devant un membre d'un cabinet d'experts, parlant des travailleurs de Dunkerque, « si l'on n'aurait pas mieux fait de les licencier »... Avertissement tout à fait net aux travailleurs de tous les sites de Total.

Plus que jamais, les travailleurs de Total-Dunkerque ont conscience que seule une mobilisation de toutes les raffineries pourra faire bouger le rapport des forces.