Noyer le poisson dans un déluge d'annonces et de démentis26/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une2182.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Noyer le poisson dans un déluge d'annonces et de démentis

Un curieux concert de multiples cassandres s'est encore élevé dans les médias pour enterrer l'âge légal de la retraite à 60 ans.

Le quotidien Le Parisien, dans un bandeau chapeautant sa une, prétendait le 21 mai que « La retraite à 60 ans, c'est terminé ». Après de précédentes et opportunes « fuites », Le Monde faisait état, le 22 mai, d'une information selon laquelle « l'âge légal de 60 ans devrait être remis en cause dès le 1er janvier ». Les Échos annonçait à son tour que la « réforme » entrerait en vigueur dès 2011, puis L'Express que la durée de cotisation allait augmenter, précisant même jusqu'à 42 ans et un trimestre en... 2030. Et le Journal du Dimanche, titrant le 22 mai « Les jeux sont faits ? », maniait ainsi habilement le point d'interrogation pour dire la même chose...

Il était donc aisé au ministre du Travail, Éric Woerth, - qui « entend parfois dire que certains dés sont jetés, que le gouvernement a absolument tout décidé » - de jouer à démentir, tel Tartuffe, son collègue à l'Industrie qui s'était épanché au Grand Jury-RTL sur « l'âge de la retraite qui devrait dépasser les 60 ans ».

Autre exemple récent : un sondage publié le 25 mai par Le Parisien fait dire aux cadres interrogés qu'ils préfèrent à 63 % « retarder l'âge de la retraite » plutôt qu'« effectuer des prélèvements fiscaux ou sociaux supplémentaires » ou encore... « augmenter les cotisations »... C'étaient les trois seules réponses possibles à la question quelque peu orientée : « Pour sauver le régime des retraites, faut-il... » !

Le démenti, c'est en masse, à des millions, que le monde du travail doit l'infliger à tous ces oiseaux de mauvais augure qui préparent obstinément le terrain aux offensives gouvernementales.

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