Face à la campagne sur le « problème » des retraites, qui renforce l'offensive gouvernementale contre les classes populaires, la journée de grève et de manifestations du 27 mai doit constituer une étape de la riposte indispensable.

Les organisations syndicales CGT, CFDT, CFTC, FSU, Unsa et Solidaires, ont appelé à cette journée trois semaines auparavant. Entre-temps, le gouvernement a continué d'avancer implacablement ses pions dans cette partie truquée qu'il joue, au service du monde des financiers et du grand patronat, contre le monde du travail. Les « sommets sociaux » et autres rencontres avec les dirigeants syndicaux ne sont que des mesures de diversion, destinées à gagner du temps et surtout à préparer l'opinion à l'inéluctabilité des mauvais coups que Sarkozy, Fillon, Woerth ou les autres ont prévus.

Dans le calendrier fixé unilatéralement par le gouvernement, comme une marque supplémentaire de mépris, non seulement pour leurs interlocuteurs syndicaux, mais pour les dizaines de millions de gens qu'ils sont censés représenter dans les « rencontres », le « document d'orientation » sur les retraites a été publié il y a quelques jours. Il doit précéder la présentation du projet au Parlement, le 20 juin. Intercalées dans ce scénario viennent s'ajouter de nouvelles annonces d'attaques contre les travailleurs, les chômeurs et les retraités, présentées comme toujours comme « indispensables » et « urgentes » : récemment, c'était la pseudo-nécessité d'une réduction des dépenses publiques de 10 % d'ici à 2013. Et donc, l'affirmation de la poursuite des réductions de postes dans les services publics, de la décision de diminuer ou même supprimer les dispositifs qui maintiennent à beaucoup la tête hors de l'eau.

C'est pour maintenir et même pour augmenter la part du profit, et surtout du profit spéculatif, que tous ces gouvernements, zélés gestionnaires du capitalisme, additionnent les plans d'austérité et autres attaques contre les retraites des salariés. Quant à leur prétention à réagir au coup par coup face à la crise, qui peut y croire ? Ni les millions de chômeurs, de travailleurs précaires et sous-payés, de salariés exténués par des conditions de travail dégradées, ni tous ceux, agriculteurs, pêcheurs, petits commerçants, qui peinent de plus en plus à vivre de leur travail !

Tous ceux qui s'interrogent, s'irritent et parfois s'indignent, à juste titre, de la pâleur des réactions des dirigeants confédéraux dans une situation où le monde du travail est durement attaqué, n'en doivent pas moins utiliser ces rendez-vous collectifs, 27 mai ou 15 juin, pour préparer, face à ces gouvernants qui se sentent les coudées franches, une réponse à la hauteur de leur arrogance.

Lutte Ouvrière appelle à se joindre aux manifestations contre les offensives patronales et gouvernementales, contre l'austérité et la prétendue réforme des retraites, pour le maintien de l'âge légal de départ à 60 ans et un retour aux 37 annuités et demie de cotisations.

Viviane LAFONT

En région parisienne, manifestation le 27 mai à 14 heures de Denfert-Rochereau à la Bastille