Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a annoncé dimanche 23 mai que les policiers municipaux seraient autorisés à porter des Taser, ces pistolets à impulsions électriques dont l'utilisation leur avait été interdite en septembre 2009, en application d'une décision du Conseil d'État.

La décision d'Hortefeux vient juste après le décès d'une policière municipale au cours d'une fusillade à Villiers-sur-Marne. Il prétend ainsi se faire le défenseur des policiers municipaux qui ne peuvent disposer d'une arme qu'avec l'accord du maire. D'autres ministres sont allés dans le même sens, dont Rama Yade pour qui des policiers municipaux sans arme sont comme des « lions sans dents ».

Des maires, dont celui de Nogent-sur-Marne, ont rappelé par contre que les policiers municipaux seraient encore plus en péril s'ils étaient armés et que cela « brouillerait leurs missions de proximité ». En tous les cas, vu les circonstances dans lesquelles la policière a été tuée et les armes dont disposaient ceux qu'elle essayait d'appréhender, on peut penser qu'il aurait fallu bien plus que la menace d'une décharge électrique pour les neutraliser.

Mais pour Hortefeux ou Rama Yade, le véritable problème est sans doute plus de tenir un discours sécuritaire que de se préoccuper vraiment des problèmes de sécurité des policiers, qu'ils soient d'ailleurs municipaux ou nationaux.