Collectivités locales : Sous la surveillance des agences de notation26/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une2182.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Collectivités locales : Sous la surveillance des agences de notation

Le gouvernement a tenté de relancer, le 20 mai, une conférence sur les « déficits publics ». Il s'agit de faire pression sur les collectivités locales pour qu'elles réduisent, elles aussi, les services publics dont elles ont la charge.

Une première réunion, fin janvier, avait été boycottée par l'Association des régions et celle des départements, toutes deux à présidence PS. Même l'Association des maires, présidée par un UMP, ne s'y était rendue qu'en traînant des pieds.

Les collectivités locales sont sous pression. Le Conseil général de l'Éssonne, par exemple, a lancé le 28 avril un appel d'offres qui « vise à permettre au département d'être noté par deux agences de notation », les mêmes qui ont noté la Grèce, l'Espagne, etc. La pratique est déjà courante parmi les départements, qui espèrent être bien notés pour pouvoir emprunter aux banques à des taux d'intérêt qui ne soient pas prohibitifs. Or, rien n'est moins sûr.

Un diagnostic que vient de publier l'agence Standard and Poor's sur l'ensemble des finances départementales indique ainsi tout bonnement que, « face à une détérioration avant tout d'ordre structurel, les quelques leviers dont disposaient les départements ont été mobilisés et sont aujourd'hui en voie d'épuisement ». L'agence pointe, pour signaler la diminution de la fiabilité financière des départements, la suppression de la taxe professionnelle et le versement des allocations dont l'État se décharge sur les départements sans leur apporter de compensation financière suffisante : revenu de solidarité active, allocation personnalisée d'autonomie, prestation de compensation du handicap.

En conséquence, indique l'agence de notation, les difficultés des départements, « qui semblent actuellement d'ordre budgétaire », s'étendent « rapidement au champ financier ». À ce tableau, il faudrait ajouter que les banques elles-mêmes n'y sont pas pour rien si la crise financière est en train de gagner les collectivités locales : elles leur font payer cher le service de la dette, après les avoir incitées, au nom d'une « gestion active de la dette », à des spéculations catastrophiques.

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