Après une quatrième semaine de grève, les pompiers Rhodia de la plate-forme chimique du « couloir de la chimie » sont toujours aussi mobilisés pour défendre leurs revendications. Les discussions avec la direction bloquent sur les coefficients et la prime mensuelle demandée pour tous.

Début février, la direction du site reprenait les petites concessions accordées aux grévistes, notamment sur l'augmentation ou un changement de coefficient pour pratiquement l'ensemble du personnel d'ici avril 2011. Cette attitude de la direction du site, sous tutelle des dirigeants du groupe Rhodia, a eu pour effet de renforcer la colère des grévistes. Colère qui s'est manifestée dans un premier temps par un concert de sirènes et gyrophares devant l'usine.

Les jours suivants, alors qu'il n'y avait plus aucune discussion avec la direction, le mouvement s'est poursuivi tout le long de la semaine. L'ensemble des grévistes ont décidé de privilégier les opérations qui se voient, aux abords des usines chimiques, avec des actions le long de la quatre-voies tôt le matin ou devant les sites, avec distribution de tracts aux ronds-points. L'ensemble des pompiers se sont aussi invités à un Comité d'entreprise le vendredi 5 février et ont ainsi montré à la direction qu'ils restent déterminés.

Ce même vendredi en soirée, une délégation est aussi intervenue à la réunion publique d'information sur l'élaboration du plan de prévention des risques technologiques organisée par la commune de Saint-Fons, avec la présence de représentants de la commune, de la préfecture, du Grand-Lyon, des représentants patronaux des sites chimiques de la plate-forme et des habitants de Saint-Fons.

À la vue des pompiers grévistes, la tête des directeurs des sites de Rhodia présents à cette réunion valait le déplacement. D'autant que les élus et la salle ont applaudi et encouragé les pompiers !

Pour finir, pendant les nuits ou les week-ends, des ateliers « art déco » ont été mis en place par les pompiers : les équipes en poste se sont chargées de populariser le mouvement, confectionnant des banderoles à accrocher le long des usines, visibles des automobilistes du sud de Lyon.

Lundi 8 février, le mouvement restait unanime, malgré sa durée et l'intransigeance des dirigeants de Rhodia. Un groupe chimique de cette taille ne manque pourtant pas de ressources financières pour satisfaire les légitimes revendications de ses salariés en grève.