Voitures électriques, éoliennes, etc. Derrière certains produits verts, une pollution sauvage06/01/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2162.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Voitures électriques, éoliennes, etc. Derrière certains produits verts, une pollution sauvage

Un certain nombre des produits verts qui ont la faveur des milieux écologistes, comme la voiture électrique ou les éoliennes, utilisent des métaux appartenant à la famille dite des « terres rares ». Or, celles-ci s'extraient souvent avec des méthodes particulièrement polluantes.

Il existe dix-sept métaux de ce type. Ils jouent un rôle important dans de nombreux secteurs : les moteurs de voiture, l'électronique, les industries militaires et nucléaires. On en trouve dans les lasers, les composants électroniques, les écrans plats ou les iPods. Mais aussi dans certains produits verts comme les batteries rechargeables pour véhicules hybrides.

La demande de terres rares est donc en pleine croissance. Le néodyme permet de produire des aimants surpuissants pour moteur électrique et donc pour les éoliennes et les turbines hydroélectriques. Le cérium est utilisé pour les pots catalytiques. Il n'y aurait pas d'ampoules à basse consommation sans terbium. Ce dernier fait partie des terres rares les plus recherchées. Alors que le lanthane coûte quelques dollars par kilo, le terbium peut monter jusqu'à 400 dollars le kilo.

Or, ces terres rares sont pour le moment extraites presque exclusivement en Chine, dans des mines parmi les plus dévastatrices de l'environnement ! Le New York Times a ainsi indiqué comment les méthodes d'extraction recourent à des injections d'acides qui finissent par se retrouver dans les cours d'eau et les rivières, où ils détruisent les plantations de riz, les élevages de poissons et polluent les stations d'épuration. Sur les gisements épuisés de terres rares, il devient impossible de relancer des cultures de riz. Même le ministère chinois de l'Industrie et de la Transformation technologique l'a admis. Pour lui, ces mines sont « dévastatrices pour l'écologie et l'environnement ».

Que la population chinoise paye au prix fort la pollution des zones où ces mines sont exploitées ne fait pas ciller les grandes puissances dont les entreprises tirent profit des terres rares. Ce qui les agace, c'est que ce quasi- monopole donne un atout à la Chine. Ils craignent que la Chine finisse par freiner ou stopper les exportations de ces métaux.

Les parlementaires de Washington se sont aussi inquiétés de la dépendance de l'armée américaine vis-à-vis de la Chine et ont lancé un programme d'étude pour trouver des alternatives. Il existerait des gisements de terres rares aux États-Unis, en Afrique du Sud et en Australie, guère exploités pour le moment.

En attendant, bien des écologistes, qui exigent de chacun son « bilan gaz carbonique », seraient bien inspirés d'exiger aussi le « bilan pollution » des produits verts dont ils se font les promoteurs.

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