Tunisie : La santé de Taoufik Ben Brik en danger06/01/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2162.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Tunisie : La santé de Taoufik Ben Brik en danger

Condamné depuis fin octobre 2009, quelques jours après la réélection du dictateur Ben Ali, à six mois de prison à la suite de ce qui apparaît comme un coup monté, le journaliste opposant Taoufik Ben Brik n'a toujours pas pu obtenir une date de procès en appel.

Incarcéré dans des conditions qu'on peut imaginer à 30 kilomètres de Tunis, il a été transféré à 130 kilomètres, ce que son épouse Azza Zarrad dénonce comme une tentative de l'éloigner de sa famille en rendant les visites encore plus difficiles. Elle dénonce également, dans un blog, les coupures de téléphone et de connexions internet dont sa famille et elle-même sont l'objet. Elle évoque aussi le problème de l'état de santé du journaliste ; ses amis et sa famille n'ont eu de cesse de réclamer sa libération, particulièrement en raison de la maladie grave dont il est atteint et pour laquelle aucun suivi n'est assuré au fond de sa geôle.

Une journée de grève de la faim a été organisée le 5 janvier en Tunisie, mobilisant une cinquantaine de journalistes tunisiens, d'avocats et de militants des droits de l'Homme. La police avait néanmoins pris les devants en encerclant le domicile de journalistes et opposants connus, afin d'empêcher un regroupement.

Curieusement, on n'entend plus parler de remous dans les sphères gouvernementales françaises, ni du côté de Kouchner, encore moins du côté de Frédéric Mitterrand, le ministre de la Culture qui a sans sourciller participé fin décembre à Tunis à la mise en place d'une « cité de la Culture ». Son entrevue avec un membre du gouvernement de Ben Ali aurait, selon ses dires, permis « un échange de vues très élargi, plein de confiance » et se serait déroulée « dans un climat de confiance et d'amitié ».

La confiance et l'amitié... entre la clique de Ben Ali et celle de Sarkozy, apparemment rien de plus normal. Quant à l'échange de vues, il n'est pas allé jusqu'à un regard sur les militants et opposants qui croupissent en prison.

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