République d'Irlande : Le délit de blasphème réactualisé06/01/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2162.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

République d'Irlande : Le délit de blasphème réactualisé

Blasphémer, c'est outrager la divinité ou la religion et, en République d'Irlande, c'est interdit par la constitution de 1936. Mais jusque-là personne n'avait, semble-t-il, été condamné pour cela. Ou bien la censure avait de toute façon empêché le supposé blasphème de paraître, ou bien, au moins une fois, le juge s'était déclaré incompétent et incapable de définir ce qu'est un blasphème.

Mais cela risque de changer. Depuis le 1er janvier en effet, une nouvelle loi est entrée en vigueur, condamnant le blasphème à 25 000 euros d'amende maximum et le définissant comme ce qui peut blesser le sentiment religieux d'une catégorie donnée. Sous prétexte de moderniser la loi, entre autres d'appliquer la notion de blasphème à toutes les chapelles et pas à la seule religion catholique, le gouvernement offre ainsi une arme aux cléricaux. Ce sont eux désormais qui pourront porter plainte s'ils se sentent attaqués. Du coup on se demande si parler de curés pédophiles ou bien de ces institutions charitables où l'on torture les enfants, dont on a appris récemment que l'Église catholique d'Irlande n'était pas chiche, ne serait pas passible de condamnation pour blasphème.

Les tenants de la République française prétendument laïque auraient tort de se gausser du caractère moyenâgeux de la loi irlandaise. Car si le blasphème n'est plus condamnable en France depuis 1791, il l'est toujours en Alsace-Moselle. De plus, à la différence jusque-là de l'Irlande, cette loi rétrograde a permis de condamner des militants défendant le droit des homosexuels sur le parvis d'une église. C'était il n'y a pas si longtemps, en 1997.

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