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- Lutte ouvrière n°2162
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Leur société
Les pratiques expéditives des banques : À la porte, les clients qui refusent d'être rançonnés !
C'est connu, les banquiers ne sont pas des philanthropes. Ils ne se sont jamais gênés pour se débarrasser de clients dès l'instant où ces derniers avaient des difficultés de trésorerie. Désormais, ils ont franchi un cran : ils « remercient » même les usagers qui n'ont jamais eu de problème, mais dont les comptes ne leur rapportent pas assez.
C'est ce que révèle l'Association française des usagers des banques (AFUB), qui a reçu 500 plaintes et témoignages pour l'année 2009.
Ainsi, un peintre en bâtiment, client du Crédit Agricole depuis 1987 dont le compte était toujours créditeur, a reçu une lettre de sa banque l'avertissant que celui-ci serait fermé dans 60 jours, simplement parce qu'il avait refusé d'ouvrir un compte professionnel. Même traitement pour un autre client qui avait contesté le montant des frais liés à l'utilisation d'une carte bleue. Ailleurs, parce que le compte avait une « activité insuffisante », la banque prélevait des frais de tenue de compte de 30 euros... qu'elle était prête à enlever si le détenteur ouvrait un livret A. Selon l'AFUB, les banques « sanctionnent les clients qui ne répondent pas à leurs sollicitations et refusent la vente forcenée de prestations bancaires », ainsi que ceux qui simplement protestent contre ces pratiques, légales au demeurant puisqu'avant de clôturer un compte, il leur suffit d'avertir le client dans un délai variant de 30 à 45 jours.
Tout le monde, ou presque, est obligé d'avoir un compte bancaire ou postal, ne serait-ce que pour toucher son salaire ou faire un achat dépassant 3 000 euros. Sans parler des sommes détenues par les banques à travers les différents plans d'épargne qu'elles proposent, elles brassent chaque mois des milliards provenant de la gestion courante des comptes. Et elles ne gardent pas tout cet argent au chaud au fond de leurs coffres-forts, puisque la loi ne les oblige qu'à conserver 8 % de tout l'argent déposé.
Mais les banques en veulent toujours plus, et elles ne sont pas intéressées par les « petits comptes », c'est-à-dire ceux des particuliers qui se contentent des services minimum et n'effectuent pas assez d'opérations pour qu'elles puissent faire leur beurre.