La CCAS (Caisse centrale d'activité sociale) des industries électriques et gazières (c'est-à-dire en fait une émanation des comités d'entreprises d'EDF et GDF qui sont toujours unis à ce niveau) a décidé il y a quelques semaines le rachat pour 59 millions de la compagnie internationale André Trigano.

Ces Comités d'entreprise sont parmi les plus riches du pays puisqu'ils gèrent 1 % du chiffre d'affaires. Les partis de droite ne cessent de le leur reprocher, alors que le personnel est généralement satisfait de cet organisme qui permet, entre autres, des vacances correctes et pas chères.

Seulement gérer des oeuvres sociales et des colonies de vacances n'a parfois qu'un rapport lointain avec la défense des intérêts des salariés.

La CCAS dispose de 48 000 lits. Avec le rachat de Trigano, elle obtiendrait 72 000 lits de plus. Tous les administrateurs, CGT, CFDT et FO ont voté pour. Seulement, la CCAS a aussi ses propres travailleurs qu'elle traite de plus en plus durement. Quand on se transforme en patron, c'est sur toute la ligne. Et ces travailleurs sont aussi syndiqués et possèdent leur propre Comité d'entreprise... le CE de la CCAS.

S'estimant mal et trop tardivement informé du projet de rachat de Trigano, le CE de la CCAS s'est prononcé le 24 novembre contre ce rachat. On en est là pour le moment et la bagarre juridique ne fait probablement que commencer.

Le gros problème, c'est que pendant que des militants ou d'ex-militants syndicaux vont s'occuper des lits de Trigano, ils sont de moins en moins à s'occuper des salaires, des conditions de travail, des retraites des électriciens et des gaziers... et du personnel de la CCAS.