Élections régionales : Lutte de places dans le Front de gauche06/01/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2162.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Élections régionales : Lutte de places dans le Front de gauche

Le Front de gauche, coalition électorale qui regroupe essentiellement le PCF et le Parti de gauche de Mélenchon auquel s'est associée la Gauche unitaire dont le chef de file est Christian Picquet, ancien dirigeant de la LCR, rendra publics les noms de ceux qui conduiront ses listes aux élections régionales, lors d'un meeting unitaire à Paris.

Force est de constater que jusqu'au dernier moment la bataille pour les places, puisqu'il s'agit de cela et uniquement de cela, est encore rude au sein de ce Front de gauche, et plus particulièrement entre les partisans de Marie-George Buffet et ceux de Mélenchon. Ce dernier revendique toujours la tête de liste en Ile-de-France, que réclame de son côté le PCF pour y présenter Pierre Laurent, successeur pressenti de Marie-George Buffet à la tête de son parti.

Que des représentants de partis se disputent des postes n'est à priori pas illégitime. Mais ils ne donnent aucune raison de fond qui pourrait justifier un choix en faveur de l'un ou de l'autre et son utilité du point de vue des intérêts des classes populaires.

Mélenchon avance, non sans aplomb, que son nom serait plus rassembleur que celui de son rival. Le PCF rétorque qu'historiquement il a plus de justifications à postuler à la représentation de la région Ile-de-France. Cela n'est pas faux, si l'on prend en compte l'implantation passée et même actuelle du PCF. Mais ces différends, qui tournent autour de la personnalité de chacun, laissent de côté la question de savoir en quoi ces listes et le choix de l'un ou de l'autre leader aideraient les classes populaires et les travailleurs à s'orienter pour obtenir un meilleur rapport de forces face à la droite et face au patronat. En quoi elles les aideront à y voir plus clair, à distinguer qui est réellement de leur côté et qui se range dans le camp de leurs adversaires ou de leurs faux-amis.

En fin de compte, cette bataille de chiffonniers, au sein du Front de gauche, vise surtout à se positionner pour qu'au deuxième tour de ces régionales, chacune des composantes du Front de gauche puisse demander au PS l'aumône de quelques places d'élus au second tour. Mais le PS sera alors seul maître du jeu. Il pourra imposer ses choix, aussi bien celui de ses alliances, avec ou sans Bayrou, que celui de sa politique s'il garde la majorité dans telle ou telle région.

Car, c'était annoncé dès le départ, aussi bien le Parti de gauche que le PCF appelleront à battre la droite au second tour, ce qui n'est qu'une façon hypocrite de se rallier par avance au PS et d'avaliser sa politique, là où il sera en situation de la mener. C'est un ralliement sans condition, sans même un droit d'inventaire concernant cette politique.

Or on en a fait l'expérience à de multiples reprises, ce n'est pas la politique du PS qui préparera le monde du travail à affronter les futurs combats. Des combats qui, pour aboutir à des résultats favorables aux salariés, devront se mener sur un tout autre terrain que le terrain électoral.

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