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Leur société
Automobile : La «grande braderie» continue
Les constructeurs automobiles affichent leur satisfaction. Malgré la crise, leurs affaires sont bonnes : sur le marché français, les ventes de voitures neuves ont atteint leur plus haut niveau depuis 19 ans, avec plus de 2,2 millions d'exemplaires.
Il s'agirait pour partie d'un effet « prime à la casse », plus du quart de ces ventes ayant selon le ministre de l'Industrie, bénéficié des 1 000 euros versés par l'État pour aider les Renault et autres PSA à continuer de vendre, ce qu'ils ont fait.
À tel point que, pour prolonger le plus possible la bonne aubaine, la plupart d'entre eux annoncent qu'ils compléteront les 700 euros de prime étatique - revue à la baisse depuis le 1er janvier 2010 - jusqu'à atteindre le montant antérieur. Renault s'engage par exemple à verser le « super bonus » jusqu'à fin février, y compris pour casse de véhicule vieux de huit à dix ans seulement. Citroën fait mieux en doublant le montant de la prime à 1 400 euros, Fiat ajoutera 300 euros sur quelques modèles pendant trois mois et Volkswagen donnera une prime de 1 000 euros pour les voitures de huit à dix ans jusqu'en juin.
À voir cet afflux de promesses dispensées sur les ondes, les sites et les pages de publicités, on peut difficilement croire ces industriels atteints d'un brusque accès de philanthropie. Vendre des voitures, ça rapporte. Ça a rapporté avec la prime à la casse, ça rapporte en complétant cette dernière, et ça rapportait également auparavant, à en croire les rabais qu'il était aisé d'obtenir à l'achat d'un véhicule neuf, et parfois d'un montant supérieur à cette prime.
Même si les résultats affichés par Renault, par exemple, sont négatifs au premier semestre 2009, à la différence des années précédentes, y compris 2008, l'entreprise a annoncé un premier semestre confortable pour 2010, ses actions ayant d'ailleurs immédiatement monté en Bourse. Comme quoi une année et demie de crise, au cours de laquelle les constructeurs n'ont cessé de pleurer et d'obtenir des aides en tout genre, n'a pas fondamentalement perturbé le fonctionnement des capitalistes de l'automobile.
Pour les 34 000 travailleurs dont les emplois ont été supprimés en 2009, avec la sous-traitance, il en va tout autrement.