La disparition en Afghanistan de deux journalistes de France 3 et de leurs trois accompagnateurs afghans, depuis le 30 décembre, s'est produite dans une zone qui, il y a un an encore, était considérée comme sûre et où l'on voyageait sans aucun problème, du moins si l'on en croit Le Parisien du 3 janvier. Mais aujourd'hui, poursuit ce journal, « la province est de plus en plus instable, notamment le district de Tagab où les villages ont souvent été bombardés. Créant alors la colère de la population qui tourne le dos au gouvernement et aux forces internationales, rejoignant alors les rangs des insurgés ».

Ce district est précisément l'un des lieux de présence militaire française, au nord-est de Kaboul. Cela n'empêche pas Hervé Morin, le ministre de la Défense, de vanter l'action des quelque 3 500 militaires français dont la mission serait, selon lui, « passionnante même si elle est dangereuse ». Il n'exclut pas de répondre à la demande du président des États-Unis, Obama, d'envoyer des renforts, ajoutant toutefois qu'« il nous faut gagner la confiance de la population car nous ne sommes pas en guerre contre les Afghans ». Visiblement, il peut aller raconter ça à qui il veut, mais pas aux Afghans eux-mêmes.